Le gouvernement des États-Unis d’Amérique a décidé, le 25 mai, d’opérer des restrictions de visa à l’encontre de deux officiers de l’armée malienne. Il leur est reproché des faits dans « l’affaire Moura » relative à la mort de centaines de personnes. Le Mali estime que cette décision « porte atteinte à la présomption d’innocence des intéressés et jettent le discrédit sur l’ensemble de l’institution militaire ».
Le « rapport sur les évènements de Moura du 27 au 31 mars 2022 », produit par le Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, est le fondement sur lequel le gouvernement des États-Unis décide d’imposer des restrictions de visas à l’encontre de deux officiers maliens.
Il ressort de ce rapport que des militaires maliens et étrangers auraient tué au moins 500 personnes à Moura, au centre du Mali. Le gouvernement malien a réfuté , dès les premières heures, ce rapport et informé de l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Dans un communiqué signé par le ministre malien de l’Administration territoriale, le Mali estime que cette décision des États-Unis, qui intervient alors que l’enquête ouverte par les autorités maliennes n’est pas bouclée, est une « atteinte à la présomption d’innocence des intéressés et jette le discrédit sur l’ensemble de l’institution militaire ».
Le gouvernement de la transition malienne souligne l’impact négatif des actions du gouvernement des États-Unis sur la coopération entre les deux pays. En effet, il estime que les États-Unis mènent une campagne de désinformation contre le Mali. Le pays de l’oncle Sam est donc invité à «respecter les trois principes définis par le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, chef de l’Etat et qui guident l’action publique au Mali, à savoir : le respect de la souveraineté malienne, le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali ; la prise en compte des intérêts du peuple malien dans toutes les décisions ».