Engagées dans le théâtre des opérations de lutte contre les groupes armés, les Forces de défense et de sécurité (FDS) laissent derrière elles, parents, amis, femmes et enfants. Les épouses des éléments FDS doivent braver peurs et pleurs pour éduquer les enfants, sans nécessairement compter sur leur conjoint parti combattre pour protéger la nation.
Souvent oubliées, les épouses des FDS sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme auprès de leurs époux. Elles ne sont pas sur le théâtre des opérations, mais accompagnent leurs époux en prière afin qu’ils reviennent sains et saufs de leur mission de sécurisation du territoire. Plongées dans de lourdes pensées, le stress quotidien, les insomnies, la peur et dans la prière, elles ont aussi du fil à retordre afin de ne pas échouer dans l’éducation de leurs progénitures.
Enceinte, Sadia a vu son mari aller au front sans pouvoir l’en empêcher, car elle mesure le poids de son sacerdoce. Une année plus tard, c’est avec des larmes de joie qu’elle accueille son époux, désormais père d’une petite fille venue au monde en son absence. A la question de savoir comment Sadia a supporté sa grossesse et éduqué ses enfants sans l’appui de son mari, elle nous raconte son quotidien d’épouse de FDS qui doit se montrer forte aux yeux du monde.
« J’avais aussi une grossesse d’à peine deux semaines et c’était une grossesse vraiment compliquée. Ce qui m’a le plus effrayée, avant son départ, il m’a montré certains de ses effets et m’a même préparée à sa mort si toutefois, il ne revenait pas. Cela m’a beaucoup traumatisé au point où je sursautais de mon lit tard dans la nuit. J’en ai vraiment souffert et j’étais préparée à ce qu’on m’appelle à tout moment pour me dire qu’il n’est plus. C’est encore pire lorsqu’il est injoignable », raconte-t-elle.
Après un long soupir, Sadia poursuit son récit : « Je puis vous assurer qu’il n’est pas aisé d’être mariée à un homme de tenue aujourd’hui et si on opte pour ce choix, il faut avoir un mental d’acier pour affronter les préjugés et pouvoir donner une bonne éducation à ses enfants. Les miens sont vraiment attachés à leur père et s’il est présent, il fait de son mieux pour les rendre heureux. Pour ce qui concerne leur éducation, il se montre rigoureux s’il le faut ; c’est d’ailleurs ce que je fais en son absence. Je les fais sortir pour passer de bons moments et je leur inculque de bonnes manières comme leur père l’aurait fait s’il était là », confie-t-elle.
Avec un regard qui en dit long sur ce qu’elle endure, Carine a aussi une histoire similaire à celle de Sadia. Mariée également à un militaire, avoir le moral haut, être une femme pieuse et se montrer solide devant les enfants est le secret pour être épanouie dans la journée. Une fois le soleil couché, il est difficile de ne pas penser aux conditions dans lesquelles leurs héros se battent nuits et jours pour sauver la Nation.
« Nous étions permanemment en communication, mon mari et moi. C’est à sa dernière mission où j’ai passé trois jours sans avoir de ses nouvelles que les choses ont mal tourné et il est revenu en tant que blessé de guerre ; et cela, depuis 2016. Ce n’est pas simple, mais on s’adapte, car cela fait partie de l’envers du décor de cette lutte », confie-t-elle avec une voix dégradée.
Tout comme Sadia, et Carine, elles sont des milliers d’épouses de FDS qui aujourd’hui ne demandent rien d’autre à l’État burkinabè qu’un suivi psychologique. Pour elles, il est difficile de vivre paisiblement avec la situation sécuritaire que vit le Burkina Faso sachant que leurs époux sont en ligne de mire dans cette lutte et risquent leurs vies à tout moment.
Dans l’attente d’une réponse favorable à leur quête, certaines femmes des Forces de Défense et de Sécurité se concertent et échangent entre elles afin de se soutenir. D’autres même vont jusqu’à organiser des formations en petit métier afin d’occuper utilement leurs temps en se faisant de l’argent tout en déstressant. Cette méthode leur permet également d’être en contact avec le monde extérieur et d’oublier momentanément certains soucis.
Super article. Pour ajout,de nos jours la plus part des épouses des FDS se sont faites enrôlées comme Volontaire pour la Défense de la patrie tout simplement par ce qu’elles ont la forte volonté d’aider leur conjoint tout en ne restant pas à la maison pour imaginer leur souffrance.
Je suis là la femme d’un FDS. Je vous assure que c’est pas facile pour moi. Toute ma vie est résumée au prières aux neuvaines. Je n’ai plus de distraction . J’ai des enfants qui sont difficiles à gérés. Souvent je m enferme et je pleure seule. Mais Dieu m’a donné un bon mari et je rend grâce à Dieu étant loin il me soutien et me réconforte. Dès que je fléchis genoux c’est pour prier afin que la paix reviens au Burkina Faso. Que Dieu protège et bénisse le Burkina Faso.