Le Nigeria a rejeté, de façon ferme, hier 21 décembre, les accusations du Niger tendant à le présenter comme « base arrière » de sa « déstabilisation ». Vendredi, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a convoqué, selon la télévision publique nigérienne, la chargée d’Affaires de l’ambassade du Nigeria à Niamey. « Le Nigeria n’a toujours pas renoncé à servir de base arrière à la déstabilisation du Niger », rapporte la télévision publique. Elle évoque notamment « l’implication des services de sécurité du Nigeria dans l’attaque menée par des hommes armés non identifiés contre le pipeline qui achemine le pétrole brut du Niger au Bénin ».
Non, nous ne sommes pas impliqués dans cette sombre affaire. C’est en substance ce qu’affirme le gouvernement fédéral du Nigeria. Protestant ainsi contre une déclaration de Niamey faisant état de velléité de déstabilisation. Les autorités nigériennes auraient affirmé, selon la télévision publique du Niger, que le groupe terroriste « Lakurawa » a été soutenu par des forces de sécurité étrangères, notamment nigérianes, afin d’attaquer l’oléoduc Niger-Benin dans la région de Doss, sur le territoire nigérien ».
« Le Nigeria présente ses condoléances au gouvernement du Niger pour la malheureuse attaque contre l’oléoduc. Mais il informe que les auteurs de cet attentat n’ont été ni soutenus ni assistés par les autorités nigérianes », indique le communiqué. Le ministre nigérian affirme, « de façon catégorique, qu’il n’y a pas de militaires français dans le nord du pays qui se préparent à déstabiliser le gouvernement du Niger ». Ajoutant, de ce fait, que les allégations des autorités nigériennes « sont infondées et doivent être totalement ignorées ».
Mais le chef de la diplomatie nigérienne reste focus. Certains partisans des anciennes autorités du Niger sont, dit-il, au Nigéria. Et seraient probablement en intelligence avec des bases étrangères « hostiles » au Niger.
Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis le coup d’Etat de juillet 2023 au Niger. Niamey a fermement condamné « l’application stricte » par le Nigeria des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Relatives notamment à la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Ainsi que la « coupure systématique » de l’électricité par le Nigeria, principal fournisseur du Niger. Niamey s’est également opposé à une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO visant à rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.