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Jour 3 du procès du drame à l’aéroport de Donsin : on commence par voir le fond du dossier !

Après les responsables des sociétés contractantes et du chef du chantier, c’est au tour du conducteur des travaux, Gildas Amoussou de passer à la barre au troisième jour du procès. Il est accusé d’homicides involontaires et de blessures involontaires.

En sa qualité de conducteur des travaux, Gildas Amoussou a pour tâches d’apprêter la dalle, s’assurer de l’effectif des travailleurs et relever les éventuels dangers. Mais le jour du drame, le 30 décembre 2022, il se trouvait dans un bus. Direction, le Bénin, son pays natal où il a prévu passer ses fêtes de fin d’année. Quelques jours plus tôt, il avait obtenu « illégalement » un congé de 14 jours auprès du chef de chantier, Benjamin Lokossou, son subalterne.

Les congés de Gildas Amoussou ne se sont pas passés comme prévu. Après avoir franchi la frontière, il apprend l’effondrement de la dalle dont il est censé conduire la réalisation. Ingénieur en génie civil, Gildas Amoussoudispose de 9 ans d’expériences, dont 05 ans en tant que conducteur des travaux. Il a été recruté pour s’occuper des travaux du chantier alors que le dossier d’appel d’offres avait prévu le recrutement d’un candidat ayant 10 ans d’expérience en tant que conducteur de travaux.

Etant en congé, Gildas Amoussou est informé de l’évolution des travaux par Benjamin Lokossou, le chef de chantier. Mais Gildas Amoussou assure n’avoir jamais donné l’ordre à Benjamin Lokossou, de commencer les travaux avant la présence effective des contrôleurs, contrairement à ce que ce dernier a affirmé à l’audience du 21 février 2023. Si un ordre devait être donné, cela devrait émaner, dit-il, du directeur des travaux qui est chargé de l’intérim du conducteur des travaux lorsque ce dernier est absent.

Gildas Amoussou déclare également qu’ils n’ont jamais fait un prélèvement du béton pour le compte de l’entreprise. Les prélèvements effectués ont toujours été pour APAV. Ce qui contredit encore les dires de Benjamin Lokossou lors de sa comparution. En effet, il avait affirmé avoir effectué les prélèvements en guise de contrôle interne de l’entreprise GESEB SAS.

Il ressort également que le chef de chantier aurait dû tenir une réunion le jour du coulage de la dalle afin de spécifier les tâches de chaque ouvrier. Ce qui n’a pas été fait. Cela n’est pas normal selon Amoussou. « C’est dangereux de ne pas tenir une réunion le jour du coulage d’une dalle de 400 mètres carrés et de 25 centimètres d’épaisseur », a-t-il affirmé.

Notons que Gildas Amoussou a décidé de revenir rapidement au Burkina suite au drame survenu sur le chantier de l’aéroport de Donsin. Ce drame a causé la mort de sept (07) personnes et fait six (06) blessés.

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