Le Président de la Transition de Guinée (Conakry) a dissout, par décret, le gouvernement ce 19 février. “La gestion des affaires courantes sera assurée par les directeurs de Cabinet, les Secrétaires généraux et les Secrétaires généraux adjoints jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement”, indique le décret.
Le Président Doumbouya, arrivé au pouvoir en 2021 après avoir évincé Alpha Condé, a également pris, à travers un autre décret, des “mesures conservatoires”. Il somme les membres du gouvernement dissout de “restituer les véhicules de service et d’escorte au garage du gouvernement, sans délai”. Leurs comptes bancaires sont également gelés.
Et ce n’est pas tout. Ils doivent restituer “tous les documents de voyage au Secrétariat général de la Présidence”. Et remettre les cachets aux intérimaires désignés.
Autre mesure : Démobilisation de tous les gardes du corps et aides de camp jusque-là affectés au membres du gouvernement.
“Le haut-commandant de la gendarmerie et le directeur général de la police nationale sont chargés de prendre toutes les dispositions pour mettre des tampons au niveau de tous les départements jusqu’à la prise en main totale des intérimaires”. Ces derniers sont conviés à une séance de travail le mardi 20 février à 9h GMT.
La dissolution du gouvernement dirigé par le Premier ministre Bernard Goumou intervient dans un contexte de tensions socio-politiques.
Les élections, annoncées par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) en septembre 2021 afin de mettre fin à la Transition, n’ont, jusque-là, pas été organisées. Sous la pression internationale, le Général Doumbouya s’était finalement engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à compter de janvier 2023. Il avait aussi annoncé, en décembre dernier, l’organisation d’un référendum constitutionnel.
Le régime du Général Doumbouya a également maille à partir avec la presse : arrestations de journalistes, en janvier dernier, lors d’une manifestation organisée par le Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée. Les travailleurs des médias s’étaient alors rassemblés à la Maison de la presse pour, disent-ils, manifester leurs inquiétudes face “aux graves atteintes à la liberté de la presse”.