Depuis de nombreuses années, les conflits éleveurs-agriculteurs minent les sociétés africaines. Ces conflits, parfois violents, mettent à mal la cohésion sociale, surtout dans un contexte d’insécurité marqué par le terrorisme. C’est cet aspect de la vie qu’aborde le réalisateur malien, Aboubacar Touré, dans son film intitulé « Clément, la saison sèche ».
La sécheresse dans les zones sahéliennes contraint les éleveurs à se déplacer vers les points de pâturage. Une fois installés, des conflits les opposent souvent à des agriculteurs qui exploitent cette zone pour les cultures. « C’est mon quotidien ! Je suis agriculteur avant d’être réalisateur. J’ai un terrain et c’est un problème auquel je suis quotidiennement confronté dans ma région à Gao », affirme Boubacar Touré. Pour lui, les affrontements entre agriculteurs et éleveurs sont à la base d’énormes conséquences dont des massacres attribués, à tort ou à raison, au terrorisme.
Longtemps confronté à ces conflits intercommunautaires, le réalisateur malien, à travers « Clément, la saison sèche », espère un apaisement entre les deux parties. « Dans le film, nous allons trouver une solution. Je rencontre les éleveurs et les agriculteurs et je les invite à échanger pour trouver un terrain d’entente. De là découle la signature d’une convention qui met un terme à ce conflit ».
« Ce n’est pas qu’un simple film, c’est un appel à la cohésion sociale et le but du film est de trouver une solution », précise le réalisateur, qui fonde l’espoir que son œuvre, en plus de faire bon chemin, sera un outil qui contribuera à briser les barrières entre agriculteurs et éleveurs.
La pertinence du thème abordé par l’auteur lui a valu une mention spéciale décernée par le jury du FESPACO pro/Marché international du cinéma et de l’audiovisuel (Mica).