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FESPACO 2023 : le cinéma, facteur de lutte contre la stigmatisation et le racisme

Le sacre du réalisateur tunisien, Youssef Chebbi, à la 28ᵉ édition du FESPACO a suscité des contestations dans le rang de plusieurs Burkinabè. Ces derniers estiment que le Tunisien ne mérite pas cette distinction en raison du discours de haine et de discrimination qui prévaut depuis quelques jours en Tunisie à l’encontre des communautés subsahariennes. Face à la polémique, le ministre burkinabè de la Communication, Jean-Emmanuel Ouédraogo, calme les esprits et rappelle le rôle du cinéma dans la société.

Les immigrés subsahariens vivant en Tunisie ont été la cible d’actes de violence suite au discours haineux et racistes du chef de l’État tunisien, Kaïs Saïed, lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale le 21 février 2023. Selon le président tunisien, les migrants subsahariens ont l’intention de changer la composition démographique de la Tunisie.  Ces propos qui ont déclenché la chasse aux immigrés. Dès lors, plusieurs organisations de défense des droits humains sont montées au créneau pour s’indigner et dénoncer les actes de haines et racisme. 

Durant la cérémonie de clôture du FESPACO 2023, la Tunisienne Dora Bouchoucha, présidente du jury pour la catégorie Étalon d’Or, n’a pas caché son indignation à l’égard des actes de violences que subissent les subsahariens vivant en Tunisie. « Je ne peux m’adresser à vous ce soir sans parler de ce qui se passe en ce moment même dans mon pays et qui m’attristé profondément. Pour exprimer ce que je ressens, je citerai Frantz Fanon : la délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe de boucs émissaires », s’est-elle exprimée. 

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Invité du journal de 20 h de la télévision nationale (RTB) le 5 mars 2023, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a tenu un discours de paix et de cohésion sociale, des valeurs promues par le Burkina Faso. Pour le ministre burkinabè, le cinéma est un moyen de promotion de l’acceptation de l’autre et du vivre ensemble.

« Cet Étalon d’Or de Yennenga à un réalisateur tunisien est de notre point de vue un très beau pied de nez à tous ceux qui font l’apologie de la haine en Tunisie. Je pense, et j’espère, que ça devrait leur donner à réfléchir pour comprendre que ceux qu’ils appellent donc les Africains subsahariens ne sont pas les ennemis des Tunisiens, mais également que les Tunisiens ne sont pas les ennemis de ceux qu’ils appellent les noirs subsahariens. Tous ensemble, nous avons intérêt à travailler à ce qu’il en soit ainsi parce que l’apologie de la haine ne fera le bonheur de personne », a-t-il déclaré sur le plateau de la RTB.

La déclaration du président tunisien a provoqué le départ précipité de plusieurs migrants subsahariens de la Tunisie. Des pays, notamment la Guinée et la Côte d’Ivoire, ont rapatrié leurs ressortissants réfugiés dans les ambassades et les consulats, fuyant les violences. La société civile tunisienne et plusieurs associations qui luttent contre le racisme ont manifesté leur soutien aux subsahariens.

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