A travers un communiqué, le Collectif contre l’impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) s’est indigné face à des cas d’allégations, de tortures et d’exécutions extrajudiciaires de civils qui auraient eu lieu, le 8 mars 2023, dans le village de Toessin-Foulbè, commune de Rollo, province du Bam, région du Centre-Nord. Le CISC exige l’ouverture d’une enquête sur ces crimes graves.
« Les présumés auteurs de ce massacre seraient assimilés à des éléments de Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et à des éléments des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) », fait savoir le CISC dans le communiqué publié ce 10 mars. Selon le collectif, 20 morts dont une femme et trois enfants sont à déplorer. De même, Sept femmes seraient blessées et trois personnes portées disparues.
A en croire le CISC, au moins cinq sources différentes ont corroboré l’information selon laquelle « plus d’une centaine de membres des FDS et des VDP, vêtus de treillis militaires, tous encagoulés et armés, auraient fait une descente dans ledit village, à bord de plusieurs pick-up et de motos. Ils ont regroupé et fait asseoir dans un endroit, entre les concessions, les habitants du village (hommes, femmes, enfants) ».
« Après avoir fouillé toutes les maisons et mis le feu aux maisons, greniers et ont extirpé toutes les personnes de sexe masculin, au nombre de 19, qu’ils ont fusillé, à quelques mètres des concessions. Les corps ont été jetés dans la nature, à environ 100 mètres des concessions et à côté d’un bas-fond. Selon les témoignages, les auteurs auraient interdit l’enterrement des corps avant de répartir », déplore le collectif.
Le CISC précise que toutes les victimes, à l’exception de deux hommes, sont d’ethnie peuhl et que des femmes ont été torturées. Ces actes ont causé de graves blessures, des séquelles physiques et psychologiques à sept d’entre elles.
Le CISC exige l’ouverture d’une enquête sur « ces crimes graves »
Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), tout en condamnant ces actes, exige l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes graves qui sont de nature à ternir l’image du pays. Il rappelle au gouvernement burkinabè que de tels actes constituent une violation de la législation nationale et des engagements internationaux ratifiés par l’Etat burkinabè.
Il rappelle que « l’extermination ethnique » ne saurait être une solution efficace à la lutte contre le terrorisme. A cet effet, il invite les autorités à un respect des droits de tous les Burkinabè sans exception tout en garantissant la présomption d’innocence à tous.
Par ailleurs, le Collectif encourage les FDS qui se battent nuit et jour au péril de leur vie pour protéger les populations civiles, tout en les invitant à exécuter leurs missions conformément aux codes républicains.