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Des Tchadiens, Congolais et Camerounais s’expriment : “Nous nous sentons très bien au Burkina” 

“Les ressortissants des pays de l’Afrique centrale vivant au Burkina Faso sont des Burkinabè”. C’est ce que déclarent, entre autres, des Tchadiens, Congolais et Camerounais. Ils ont célébré la “culture de l’Afrique centrale” les 25 et 26 mai à Ouagadougou. Et ils témoignent de la générosité du “peuple burkinabè”.

“J’ai atterri au Burkina en 2008 dans une famille que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam”, déclare Ngaba Okoum Assidjim, président du comité d’organisation de ces “48 heures” de célébration de la “culture d’Afrique centrale”. Il affirme avoir été surpris de la plus belle des manières. Originaire du Tchad, il dit avoir vécu des instants mémorables dès son arrivée au Burkina. 

“Ma famille d’accueil refusait que j’effectue moi-même des tâches ménagères comme la lessive”, affirme-t-il. Cela l’a incité à vivre son aventure au Burkina. 

“C’est un fait qui m’a marqué. Je la raconte à tout le monde : mes amis, mon entourage, mes frères burkinabè” confie-t-il. 

Venu poursuivre ses études après l’obtention du baccalauréat, M. Assidjim affirme n’avoir pas de documents liés à son origine tchadienne. Il utilise plutôt des documents en lien avec sa nationalité burkinabè. 

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“Je me sens bien en tant que Burkinabè et je refuse même de me faire appeler Tchadien”, lance-t-il. Il conduit aujourd’hui ses propres affaires. Cet entrepreneur affirme ne pas rencontrer de difficultés concernant son insertion au Burkina.  

Dr Kaleb Nkenge, lui, est médecin, originaire de la République Démocratique du Congo. Il ne tarit pas d’éloges à l’endroit des Burkinabè. “Le Burkina a une bonne renommée à l’extérieur”, déclare-t-il. 

Dr. Kaleb Nkenge

La qualité de l’enseignement au Burkina a également un bon écho à l’extérieur du pays, estime le Dr Nkenge. C’est d’ailleurs ce qui l’a motivé, en 2023, à choisir ce pays pour ses études de spécialisation en santé publique. 

Ces ressortissants des pays de l’Afrique centrale se disent satisfaits du traitement qui leur est réservé au Burkina. Ils sont unanimes quant à la générosité des Burkinabè. Certains affirment ne pas envisager de repartir dans leur pays d’origine. 

C’est le cas du président du comité d’organisation des “48 heures” de célébration de la culture de l’Afrique centrale. Il a d’ailleurs décidé de fonder une famille avec une femme burkinabè. Il a également, dans le cadre de son insertion sociale, adopté un nom de famille burkinabè: “Pouya”. Pour rendre hommage, dit-il, à sa famille d’accueil. 

Sur le plan de la gastronomie, “tout passe”. C’est du moins ce qu’affirment nos interlocuteurs. “La différence se trouve juste dans la façon de présenter les mets. Sinon, dans la bouche, c’est le même goût”, déclare le Dr Nkenge. 

Des acteurs de la restauration, présents à cet événement, sont de cet avis. La restauratrice Bouteu Suzi Chantanelle Wethe est d’origine camerounaise. Elle affirme avoir comme seule difficulté, le caractère saisonnier de certaines matières premières comme la banane plantain. Une situation qui n’entrave cependant pas la marche de son business au Burkina. 

Autre difficulté : les transports en commun. Ces ressortissants, dès leur arrivée au Burkina, disent avoir eu du mal à trouver des moyens de déplacement. Les bus sont insuffisants et ne vont pas dans toutes les zones de la capitale, font-ils remarquer. 

Par ailleurs, chaque Burkinabè possède un moyen de déplacement, affirme Dr NKenge. 

Toutefois, ces ressortissants du centre du “Vieux continent” estiment que l’hospitalité des Burkinabè facilite leurs déplacements. 

“N’importe qui accepte de te déposer où tu vas. Il n’y a qu’au Burkina que je vois ça”, lâche le docteur. Et Alladoum Raphaël Djimtola d’ajouter : “En tant qu’aventurier, il n’y a pas meilleur pays pour se lancer dans des activités”.

Alladoum Raphaël Djimtola

Lui est professeur des lycées et collèges. Il a quitté le Tchad, pour la première fois, en destination du Burkina en 1993. Il déclare ainsi avoir passé plus de la moitié de sa vie au “pays des hommes intègres”. Il a été séduit par ce pays qu’il dit avoir choisi par amour. Et il a fini par fonder une famille au Burkina. Il compte y résider définitivement.

“Nous nous sentons très bien dans ce pays”, conclut le président du comité d’organisation pour qui cet événement est un moment de retrouvailles et de convivialité. 

A l’unanimité, les personnes rencontrées affirment être prêtes à recommander le Burkina Faso comme la “destination à ne pas manquer”. 

C’est d’ailleurs une vision des autorités du Burkina, dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire. 

Ces ressortissants des pays d’Afrique centrale disent espérer que l’insécurité soit, dans un futur proche, un mauvais souvenir.

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