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Crise sécuritaire au Burkina : l’économie de guerre pour renforcer la résilience du pays

Dans le cadre de la célébration de ses dix années d’existence, le journal “L’économiste du Faso” a organisé ce 28 mars 2023 un panel sur le thème « résilience en période de crise : finances publiques, entreprises et ménages, quel tandem pour en sortir ? ». Au cours de ce panel, Dr Nebila Yaro, ancien ministre de l’Économie numérique et DG du cabinet CERE, a fait des recommandations pour la résilience de l’économie burkinabè en cette période de crise. Il préconise principalement l’instauration d’une économie de guerre.

La première recommandation de Dr Nebila Yaro est l’instauration d’une économie de guerre. Selon l’ancien ministre, l’économie de guerre désigne les pratiques exceptionnelles mises en œuvre lors de certaines périodes historiques de forte agitation. “L’économie de guerre n’est pas nécessairement liée à une période de conflits armés. Elle a pour objectif le maintien des activités économiques indispensables à un pays”, explique-t-il.

Pour le panéliste, l’économie de guerre nécessite des changements de paradigmes au niveau des acteurs, des outils de gestion, des outils de prévision, des outils industriels. « Je suis convaincu qu’il faut intelligemment allier les éléments, les moyens d’une économie de guerre à ceux d’une économie classique en place lors des périodes de paix », déclare Dr Nebila Yaro. Il propose à l’Etat burkinabè de payer la dette intérieure pour renforcer son économie en période de crise.

« La dette publique burkinabè se chiffre à plus de 9 milliards et 53 % de cette dette vient des créanciers intérieurs », selon Dr Yaro. Certes, des stratégies sont menées pour épurer la dette du Burkina, mais Dr yaro préconise « que le gouvernement mette l’accent sur la résolution de la dette intérieure. Si l’activité au plan économique au plan national marche, je pense qu’on a des moyens de retrouver cette stabilité ». En cas d’économie de guerre, l’Etat peut entre autres mené des contrôles exhaustifs de la politique monétaire dans le but d’éviter l’inflation des prix.

La réduction du train de vie de l’Etat est également l’une des principales recommandations de Dr Yaro. Pour lui, il ne s’agit pas d’affirmer et de réaffirmer cette volonté, mais d’en faire une réalité même si beaucoup d’efforts sont consentis. Il ajoute que les services des impôts doivent faire des efforts supplémentaires pour recouvrer tous les impôts. L’administration fiscale doit aussi davantage se pencher sur la question de la fraude fiscale et douanière. Cette lutte va contribuer à l’amélioration des recettes fiscales et douanières.

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