Le Président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, est dans une zone de fortes turbulences. Le Parlement a adopté, ce 14 décembre, une motion, exigeant qu’il soit destitué. Il avait tenté, le 3 décembre, d’imposer la loi martiale. Mais ça n’a pas marché. Créant ainsi une tambouille politique. Et de fortes manifestations populaires. Les députés ont fini par se dresser contre lui ce samedi.
La procédure de destitution est en marche. Le dossier sera transmis à la Cour constitutionnelle. Six des neuf membres de cette institution devront voter en faveur de la destitution pour que le Président soit effectivement démis de ses fonctions. Selon plusieurs observateurs politiques, à l’allure où vont les choses, il finira par tomber.
Déjà, suite au vote du parlement, il est « immédiatement suspendu de ses fonctions ». Le Premier ministre devient, de fait, le Président par intérim. « Je suspends temporairement mon voyage », affirme le Président Yoon Suk Yeol. Mais il n’entend pas vraiment lâcher prise. « Même si je m’arrête pour l’instant, le voyage vers l’avenir que je fais depuis deux ans et demi ne doit jamais s’arrêter. Je n’abandonnerai jamais. Je prendrai au sérieux vos critiques, vos louanges et votre soutien et je ferai de mon mieux pour le pays jusqu’à la fin », a-t-il ajouté.
Il avait déclaré, le 3 décembre, la loi martiale lors d’une émission de télévision diffusée tard dans la nuit. Prétextant l’existence de « forces anti-étatiques » et la « menace de la Corée du Nord ». Il est cependant vite apparu que cette annonce n’était pas motivée par des menaces extérieures. Mais plutôt par des « problèmes politiques » dans lesquels il était empêtrés. Sa décision avait provoqué de vives protestations dans le pays, le contraignant à retirer la loi martiale.
Mais le parlement vient de lui assener un terrible coup. On attend désormais la décision de la Cour constitutionnelle. Elle devra se prononcer dans un délai de 180 jours. Et on saura si le Président sera destitué ou rétabli dans ses fonctions. S’il est destitué, l’élection du prochain Président aura lieu dans les 60 jours suivant la décision de la Cour.
Le chef du Parti démocrate, principal parti d’opposition, qui s’affiche comme favori, pourrait se voir porté à la tête du pays. « Je vous demande instamment de voter en faveur de la destitution du Président Yoon afin de laisser une leçon historique selon laquelle ceux qui détruisent l’ordre constitutionnel devront rendre des comptes », avait-il lancé aux députés, mettant davantage en difficulté son adversaire politique. Et il entend ainsi récolter des dividendes en cas de destitution.
Mais il est lui aussi dans une zone de turbulences, fortement empêtré dans de nombreux dossiers judiciaires.