Dans un courrier daté du 28 février 2023, le gouvernement burkinabè exige au ministère des Affaires étrangères de la République française le retrait définitif des militaires encore en service dans les administrations burkinabè. Cette mesure fait référence à l’accord d’assistance militaire de 1961, conclu entre le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) et la République française.
« Le Gouvernement dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française, y compris ses deux annexes. Cette dénonciation prend effet dans un délai d’un (01) mois suivant sa réception et lui saurait gré des dispositions diligentes qu’elle voudrait bien faire prendre en vue du départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè », peut-on lire dans le courrier.
Cette nouvelle dénonciation d’accord de coopération militaire fait suite à celle du 18 janvier 2023, qui met en cause l’accord de 2018 relatif au statut de la force française de 400 hommes de l’opération Sabre, stationnée à Kamboinsin, une localité située à environ 15 km de Ouagadougou. Cette opération avait été mise en place sous la présidence de Blaise Compaoré et formalisée en 2018 sous le mandat de Roch Marc Christian Kaboré.
Il faut noter que le courrier des autorités de la transition burkinabè intervient quelques jours après le discours du président français, Emmanuel Macron, sur le « nouveau partenariat » entre la France et l’Afrique. Un discours au cours duquel le chef de l’Etat français dit s’inscrire dans une volonté de rupture engagée en 2017, mais assume une « défense des intérêts » français en Afrique.
La demande du retrait définitif des militaires français des administrations burkinabè pourrait donc bien contenter certains fanatiques du panafricanisme qui dénoncent la Françafrique.