Le Mali a convoqué, le 20 décembre, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. Raison invoquée : Alger a tenu des rencontres avec des personnalités du Mali sans concertation avec les autorités maliennes. L’Algérie est aussi accusée d’ingérence dans les affaires internes du Mali. Hier, 21 décembre, l’Algérie a convoqué, à son tour, le diplomate malien à Alger. Les deux voisins semblent ne plus parler le même langage.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a convoqué ce jeudi 21 décembre, l’ambassadeur du Mali en Algérie, Mahamane Amadou Maïga.
Cette convocation, selon les autorités algériennes, s’inscrit dans le cadre des “récents développements de la situation dans ce pays”.
“Le ministre a rappelé, de manière appuyée, qu’historiquement, toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n’a jamais dévié et dont elle ne déviera pas”, indique un communiqué de la diplomatie algérienne.
Ces principes, explique-t-il, sont le respect de la souveraineté et de l’unité du Mali, la promotion de la voie pacifique dans la résolution des différends et la réconciliation.
Sur le premier point, l’Algérie déclare être attachée à “l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali”.
En second lieu, Alger affirme avoir “la profonde conviction que la voie pacifique, à l’exclusion de toute autre, est la seule apte à garantir au Mali la paix, la sécurité et la stabilité de manière irréversible et durable”.
Le troisième principe est, selon Alger, une conséquence des deux premiers.
“C’est par la réconciliation nationale et non par des déchirements fratricides récurrents que le Mali s’engagera dans une œuvre commune portée par tous ses enfants sans discrimination et sans exclusion, lui assurant ultimement sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale”, ajoute la diplomatie algérienne.
Alger rappelle aussi avoir invité, dans un communiqué daté du 13 décembre 2023, « toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger”.
Cela devrait permettre, dit-il, de répondre aux aspirations légitimes de toutes les composantes du peuple malien frère à une paix et à une stabilité durables.
Selon la diplomatie algérienne, les récentes rencontres avec les chefs des Mouvements signataires de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger s’inscrivent parfaitement dans la lettre et l’esprit de ce communiqué.
“Dans ce contexte, Ahmed Attaf a formulé le vœu que le gouvernement malien, en droite ligne de l’expression de son attachement à la mise œuvre de cet Accord, s’associe aux efforts actuellement entrepris par l’Algérie à l’effet de lui donner un nouvel élan”, préconise Alger.
L’Algérie dit être obligée de tout faire pour venir en aide à son voisin.
D’ailleurs, selon le chef de la diplomatie algérienne, les relations multiformes et multiséculaires qui lient l’Algérie au Mali lui font obligation de tout entreprendre pour l’aider à emprunter la voie de la paix et de la réconciliation.
Ce sont, dit-il, les véritables garants de la sécurité, du développement et de la prospérité du Mali.
“C’est dans cet état d’esprit que l’Algérie conçoit et assume son rôle de président du Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger”, indique le communiqué.
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