Après une série d’auditions à la police nationale, le journaliste Lookmann Sawadogo a été placé en garde à vue le 24 mai. A travers un communiqué, le collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina exige sa libération immédiate et sans délai. Il estime que « le pouvoir du MPSR 2 cherche vaille que vaille, par tous les moyens et par tous les mécanismes de persécutions et d’intimidations, à faire taire la voix de M. Sawadogo ».
Quelques semaines après l’interpellation de l’un des membres du collectif, Wendpouire Charles Sawadogo, Lookmann Sawadogo, un autre membre, vient d’être placé en garde à vue, le 24 mai. « C’est avec une tristesse et une amertume sans égales que le collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina a appris au soir du 24 mai, par la voix de l’avocat de M. Lookmann Sawadogo, sa mise en garde à vue », indique le collectif.
Selon lui, M. Sawadogo a été auditionné trois fois depuis le 17 mai 2023 et son domicile a fait l’objet d’une perquisition. Le porte-parole du collectif, Van Marcel Ouoba, explique que le journaliste Sawadogo est mis en garde à vue pour avoir rappelé aux autorités le délai de la transition prévu pour juillet 2024, dans une tribune sur son compte Facebook, intitulée « De la fin de la transition ». Le collectif rappelle que l’article 21 de la charte de la transition stipule que « la durée de la Transition est fixée à vingt et un (21) mois à compter du 2 octobre 2022 ».
Il note ainsi un acharnement du MPSR 2 sur ses membres. A l’en croire, le pouvoir actuel « cherche vaille que vaille, par tous les moyens et par tous les mécanismes de persécutions et d’intimidations, à faire taire la voix de M. Sawadogo». Il saisit l’occasion pour rappeler au « président de la transition de se concentrer sur la guerre tel qu’il l’avait promis, au lieu de chercher des bouc-émissaires à son incapacité à avoir des résultats probants sur la reconquête du territoire national et la réinstallation de nos concitoyens déplacés internes ».
Au regard des agissements des autorités burkinabè à l’égard de ses membres, le collectif exige la libération « immédiate et sans condition préalable » de Lookmann Sawadogo et demande « aux Burkinabè épris de justice de se battre avec ferveur pour la justice et l’Etat de droit dans notre pays ».
Le collectif avertit les autorités de la transition qu’une éventuelle dégradation de la situation socio-politique « sera entièrement de leur responsabilité et ils devront répondre aux conséquences et drames qui pourraient en résulter ». Par ailleurs, il alerte la communauté internationale et particulièrement les pays africains « frères » des conséquences que pourraient engendrer un climat sociopolitique délétère en plus de la crise sécuritaire.
Après si on les envoie au front ils vont crié qu’on leur fait la force ! Qu’est ce qui préoccupe ces journalistes au juste ? La fin de la crise sécuritaire ou l’organisation des élections ?