Défense et Sécurité

Burkina : une innovation pour permettre aux soldats de se nourrir plus facilement au front

Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), c’est aussi le salon des innovations. Cette 16ᵉ édition qui se tient dans un contexte sécuritaire particulier, a le mérite de dévoiler au public une innovation culinaire : « couscous de riz gras ». Une innovation, qui selon son auteure, permettra aux Forces de défense et de sécurité de se nourrir plus facilement au front.

Au Burkina Faso, le mauvais souvenir de l’attaque d’Inata est toujours présent dans les esprits. Cette attaque qui a coûté la vie à plus de 50 soldats, a révélé les défis logistiques d’approvisionnement en nourriture des Forces de défense et de sécurité sur les fronts de combats. Une situation qui a sans doute inspiré Mme Kadidja Koné, initiatrice du « couscous de riz gras », dans le but d’apporter sa pierre pour soutenir nos Forces de défense et de sécurité engagées, depuis 2015, dans la lutte contre le terrorisme.

« Jour et nuit, je ne pense qu’aux hommes chargés de la défense et de la sécurité  qui sont au front« , affirme-t-elle. Plusieurs questions lui taraudent l’esprit : trouvent-ils à manger ? Arrivent-ils à se nourrir convenablement ? Pourront-ils se défendre et défendre la population s’ils ne sont pas bien nourris ?  Que pourrais-je  faire pour les aider ? À force de réfléchir à ces différentes questions, la fameuse idée lui est venue en tête.

Tous les composants de ce riz sont des produits locaux. Du riz étuvé, en passant par les légumes, à l’huile savor, tout est fabriqué au Burkina. Il peut être conservé pendant six mois. Pour la préparation, «  il faut juste bouillir un litre et un quart d’eau et  renverser le contenu du sachet et laisser le tout à feu moyen. Le sachet de riz précuit ne pèse pas un kilo, mais après préparation, il fait le plat de quatre personnes », nous a-t-elle expliqué.

Madame Koné, initiatrice du « couscous de riz gras« 

Originaire de la région des Cascades, Mme Koné attend toujours la certification de son produit par le Laboratoire national de santé publique, retardée par la situation sécuritaire précaire. «  Je suis déjà en contact avec le laboratoire, mais ça traîne, car la voie Ouaga – Banfora n’est plus sécurisée. Mais cela ne saurait tarder, parce que nous avons fait le nécessaire à notre niveau ».

En plus d’aider les FDS qui se retrouvent très souvent en pleine forêt, Mme Koné soutient que son produit pourrait être « une alternative pour les personnes déplacées internes qui ont fui sans rien et font face à l’insécurité alimentaire. »

Elle produit également de la farine infantile qui vient en appui au lait maternel ainsi que de la farine pour femmes enceinte qui limite les envies de grossesses. Elle espère faire connaître ses produits lors du SIAO et bénéficier de l’accompagnement qui pourrait en découler.

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