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Burkina : un nouveau projet pour amplifier la lutte contre la corruption et les crimes économiques

Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) et le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) ont procédé ce 15 février 2023 à Ouagadougou au lancement du projet « Faso Horonya » pour amplifier la lutte contre la corruption et les crimes économiques.

« Faso Horonya » qui signifie « l’intégrité du Faso » est un projet initié par le REN-LAC et le MBDHP avec le soutien de l’Ambassade de Suède. Ce projet vise à apporter une contribution à l’assainissement de la gouvernance au Burkina Faso à travers l’amélioration du dispositif juridique de lutte anti-corruption et du traitement judiciaire des dossiers de crimes économiques. Il entend également renforcer les capacités des organisations de la Société civile à porter les préoccupations des populations en matière de lutte anti-corruption.

Spécifiquement, « Faso Horonya » permettra de renforcer les connaissances des citoyens sur le dispositif de lutte contre la corruption au Burkina Faso, contribuer au renforcement du dispositif constitutionnel de lutte contre la corruption au Burkina Faso et à accroitre le traitement judiciaire des crimes économiques, notamment le cas des biens mal acquis. Il contribuera par ailleurs à renforcer l’autonomisation du REN-LAC et du MBDHP.

Pour les deux Organisations, il est nécessaire de conjuguer « lutte anti-corruption et défense des droits humains ». « La corruption empêche les populations de jouir de leurs droits comme il le faut », déclare Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC.

Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC

Depuis l’insurrection populaire de 2014, le gouvernement burkinabè s’est doté d’un cadre juridique constitutionnel pour favoriser la lutte contre la corruption. Malgré ces efforts, le taux de corruption n’a pas cessé de grimper, selon le premier responsable du REN-LAC.

L’Indice synthétique de perception de la corruption révèle que le taux de corruption au Burkina Faso qui était de 75,7 % en 2019, est passé en 2021 à 81,95 %, soit une hausse de près de 7 % en deux ans, selon une enquête du REN-LAC, menée auprès de 3 000 personnes. Également, le « pays des Hommes intègres » occupe la 77e place sur 180 dans le classement mondial des pays les plus corrompus, nous rapporte l’ambassade de Suède.

Selon la structure de lutte anti-corruption, la crise sécuritaire et politique présente au Burkina sont sans doute liées à la mauvaise gouvernance. « Cette crise que nous traversons est au fond une crise de gouvernance. Elle ne peut être jugulée sans une rupture courageuse avec le système mafieux qui a longtemps caractérisé l’appareil d’Etat », affirme Sagado Nacanabo.

Suzanne Alldé, représentante de l’ambassadrice de Suède au Burkina Faso

Pour Suzanne Alldé, représentante de l’ambassadrice de Suède au Burkina Faso, « Faso Horonya » entre en droite ligne des objectifs de la stratégie bilatérale entre la Suède et le Burkina Faso qui est de promouvoir une société pacifique et inclusive pour le développement durable et assurer l’accès à la justice pour tous. C’est donc dans le cadre de cette coopération bilatérale, qu’elle a accepté d’apporter son soutien financier à ce projet qui s’élève à plus de 940 millions de FCFA. Le projet qui a commencé depuis novembre 2022, s’étendra jusqu’en décembre 2025.

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