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Burkina/Procès du drame de l’aéroport de Donsin : des partenaires d’affaires se contredisent à la barre

Le premier jour du procès du drame survenu à l’aéroport de Donsin s’est articulé autour des généralités.  À l’ouverture de l’audience, le juge a posé des questions pouvant permettre de situer les responsabilités : Qu’est-ce qui devait être fait ? Qui devait le faire ? Comment cela aurait dû être fait ? A la barre, les responsables des sociétés impliquées se contredisent et se rejettent mutuellement la responsabilité.

Le bâtiment effondré le 30 décembre 2022 sur le chantier de l’aéroport de Donsin faisait partie du lot 903-904 des travaux de construction. Ce lot a été confié au groupement GESEB SAS-COGEA INTERNATIONAL. Sauf que sur le chantier, seul l’entreprise GESEB SAS était présente.

A la barre, Monsieur Lamine Yaoliré, premier responsable de COGEA INTERNATIONAL, a expliqué l’absence de son entreprise sur le chantier. Selon lui, sa participation au sein du groupement était purement financière. Il devait ajouter ses chiffres d’affaires au dossier de GESEB SAS afin de « peser lourd » et obtenir le marché.

Selon ses propos, il ne savait pas quel type de bâtiment était en construction. « Je sais qu’on a des bâtiments, mais je ne peux pas rentrer dans les détails. Je suis un financier. Je ne peux pas dire quel type de bâtiment était en construction ». A la question de savoir à « quel moment il devait intervenir ? », il répond : « au moment où GESEB serait financièrement coincé, j’intervenais ».

Lamine Yaoliré dit n’avoir reçu aucune copie du marché ni avoir cherché à le consulter.  Des propos réfutés par monsieur Soudré Dieudonné, premier responsable de GESEB SAS, chef de file et mandataire du groupement. Ce dernier affirme que monsieur Yaoliré avait connaissance du contrat et qu’il n’était pas étranger à ce qui se passait.

A la question de savoir « qui devait réaliser les travaux ? », monsieur Soudré indique qu’il s’agit de la direction technique et administrative de GESEB SAS. L’entreprise était chargée de la mise à disposition du personnel, du matériel et devait assurer le suivi. Elle était chargée de réaliser les travaux au nom et au compte du groupement.

Monsieur Soudré dit également avoir contacté monsieur Yaoliré de COGEA INTERNATIONAL « pour ne pas être en déphasage avec les finances » en raison de la spécificité des matériaux nécessaires (fer, sable, ciment, granit, eau, étais) pour la réalisation des travaux. 

Il ressort par ailleurs qu’aucune équipe d’intervention de secours d’urgence n’était présente sur le chantier. Une irrégularité grave qui pourrait plonger davantage les mis-en-causes. Le procès continu ce 21 février. Affaire à suivre…

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