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Burkina : la CNDH préoccupée par la récurrence des menaces de mort contre des leaders d’opinion

Au Burkina Faso, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) se dit préoccupée par la recrudescence des messages hostiles et d’incitation à la violence à l’encontre de certains leaders d’opinion, de défenseurs des droits humains et de responsables d’institutions étatiques. Dans un communiqué le 27 mars, la Commission a condamné « fermement ces dérives injustifiables » qui mettent à mal la liberté d’expression.

Depuis quelque temps, plusieurs personnes dont des journalistes et écrivains, leaders d’Organisations de la Société Civile et des responsables d’institutions ont été victimes de menaces de mort et de destruction de biens. Selon la Commission Nationale des Droits Humains, ces menaces sont contraires à la Constitution dont l’article 8 dispose que les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis.

« Ces messages, contenus dans des enregistrements audios, sont diffusés par le canal des réseaux sociaux. Les auteurs de ces audios menacent de s’en prendre à l’intégrité physique, à la vie et aux biens des citoyens qui expriment leurs opinions sur la situation nationale ou qui entreprennent des actions dans le cadre de leurs activités professionnelles »,  indique le communiqué. Tout en rappelant que la liberté d’expression est un droit garanti par la constitution, la CNDH « condamne fermement ces dérives injustifiables et contraires aux dispositions de la Constitution ».

« Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et des règlements en vigueur », précise la CNDH qui rappelle que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Burkina, impose aux États parties de veiller à protéger les individus de tout acte commis par des personnes privées, physiques ou morales, qui compromettrait l’exercice de la liberté d’opinion et de la liberté d’expression, dans la mesure où de tels actes ne sauraient être admis et tolérés dans un Etat de droit.

La CNDH recommande entre autre au gouvernement de mettre en œuvre les dispositions de la loi N°39-2017/AN du 27 juin 2017 portant protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso. L’institution nationale de promotion, de protection et de défense des droits humains invite également les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires et indispensables pour assurer la protection des personnes victimes de menaces, des membres de leurs familles ainsi que de leurs biens.

Par ailleurs, la Commission recommande d’intensifier les poursuites des présumés auteurs de ces menaces et de les sanctionner conformément aux textes en vigueur et de déployer tous les moyens nécessaires pour garantir aux citoyens la liberté d’opinion et de presse.

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