Le ministère des Affaires étrangères du Burkina s’adresse à l’ambassade de France à Ouagadougou. Trois ressortissants français sont “déclarés persona non grata pour activités subversives”, indique la note datée de ce 16 avril. Les personnes concernées “sont priées de quitter le territoire du Burkina “dans 48 heures” à compter de cette date.
Il s’agit de Gwenaïelle Habouzit, Hervé Fournier et Guillaume Reisacher. Le communiqué ne mentionne pas le titre du premier. Les deux derniers sur la liste, eux, sont des “conseillers politiques”. Sans détails.
Le communiqué parle également d’”activités subversives“ mais ne mentionne pas, de façon précise, les activités incriminées. Il s’agit probablement d’activités en lien avec la politique burkinabè.
Les personnes concernées “sont priées de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures à compter de la date de réception de la présente”, précise le ministère des Affaires étrangères du Burkina.
Cette décision de Ouagadougou intervient dans un contexte où ses relations avec Paris ne sont pas des meilleures. Précisément depuis l’arrivée au pouvoir, début octobre 2022, du Capitaine Ibrahim Traoré.
Le départ des soldats français du territoire burkinabè exigée par Ouagadougou, début 2023, a exacerbé la crise entre les deux parties.
Le régime du Capitaine Traoré estime que Paris œuvre pour sa chute. De son côté, le gouvernement français crie à la désinformation. Et accuse parfois Moscou d’y être pour quelque chose.
En décembre dernier, quatre agents des Services de renseignement français ont tenté de se faire passer pour des « diplomates », puis des « techniciens en informatique ». Ils ont été appréhendés, à Ouagadougou, par les services de sécurité burkinabè.
Les enquêteurs auraient senti que tout n’était pas net chez ces soi-disant « diplomates français ». En effet, tout porte à croire que leur mission n’était pas normale, comme on le voit d’habitude avec les missionnaires classiques, mais plutôt qu’ils étaient là pour de l’«espionnage ».
Dans la foulée, une procédure judiciaire a été ouverte pour élucider cette affaire.
Et ces « espions » ont été interpellés et mis à la disposition des autorités judiciaires du Burkina.
L’affaire n’a pas encore livré tous ses secrets.
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