Dans un entretien accordé à la télévision nationale ce 27 août, le ministre chargé de la communication, Jean-Emmanuel Ouédraogo, s’est prononcé sur la suspension des programmes de Radio Oméga. Il est de la responsabilité du gouvernement de recadrer certaines situations, dit-il.
« Ce n’est jamais de gaieté de cœur que le gouvernement prend ce type de décisions. Le pays est dans une situation de guerre. Quand on dit situation de guerre, ce n’est pas un jeu de mots. Véritablement, j’ai l’impression que tout le monde n’a pas encore pris conscience de cette situation de guerre. Cette guerre est une guerre de terrain qui engage toutes les sphères de notre société, mais c’est aussi une guerre de communication », indique le ministre. Selon lui, il y a des lignes rouges, dans le contexte actuel du Burkina Faso, qui ne sauraient être franchies au nom d’une « liberté quelconque ». « Quand un média donne la parole à un chef terroriste, nous prenons la décision qui s’impose. Avec Oméga, ça a été exactement la même chose, parce que la personne à laquelle ils ont donné la parole ne fait pas mystère. C’est un chef terroriste qui menace non seulement le Niger, mais aussi le Burkina Faso », ajoute le ministre Ouédraogo. Et il ajoute ceci : « Si aujourd’hui, un journaliste, au nom de sa liberté d’expression, estime qu’il peut donner la parole à un leader terroriste qui menace le Burkina Faso, nous sommes obligés de décider ».
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Le gouvernement dit avoir « les arguments et les prérogatives nécessaires » pour agir. « Si le journaliste estime que c’est sa façon d’équilibrer l’information, le gouvernement estime, quant à lui, que c’est de sa responsabilité de prendre des mesures ». Selon le ministre, le gouvernement a pris note de la déclaration des Organisations professionnelles de médias, qui exigent la levée de la mesure. Mais il ne donne aucune indication concernant une éventuelle reprise des programmes de la Radio, suspendus depuis le 10 août.
Léandre Sosthène SOMBIE