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Burkina Faso/Séminaire sur la réconciliation nationale : les participants appellent le chef de l’Etat à lancer un appel solennel

Le séminaire scientifique sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale au Burkina Faso, débuté le 20 juin dernier, s’est achevé ce 22 juin.  Trois jours d’intenses travaux de réflexion et d’échanges autour des défis et des attentes réelles des Burkinabè sur le plan de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.  La parenté à plaisanterie, les alliances, les repas communautaires sont, entre autres, des éléments évoqués par les participants en faveur du renforcement de la cohésion sociale. Le chef de l’État a également été invité à lancer un appel dans ce sens.

Le contexte national burkinabè est émaillé par une double crise sécuritaire et humanitaire. Près de deux millions de Burkinabè sont enregistrés comme personnes déplacées internes.  La cohésion sociale est effritée. La réconciliation nationale est  donc nécessaire pour maintenir les acquis quand les forces combattantes auront rétabli la paix. 

Plusieurs initiatives ont été engagées pour que les Burkinabè se réconcilient entre eux. C’est dans ce cadre que ce séminaire scientifique sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale au Burkina Faso est initié. Il  se tient autour du thème « Processus de réconciliation nationale au Burkina Faso : quelle feuille de route adaptée  pour renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble pour une paix durable ?».

Les participants ont présenté les résultats de ces trois jours de travaux lors de la cérémonie de clôture. Pour eux, des divergences existent entre les adeptes des différentes confessions religieuses. Ces divergences sont perçues principalement autour  des activités coutumières, notamment les funérailles, les cérémonies d’initiation, la préparation du dolo, les masques, etc. Elles sont principalement liées à la discordance des valeurs et des normes entre ces différentes religions. Les participants proposent que les autorités améliorent le dialogue interreligieux, surtout en milieu rural.

La cohésion sociale étant mise à rude épreuve depuis la recrudescence des attaques terroristes, les autorités coutumières et religieuses sont généralement les premières personnes saisies en cas de désaccord. Les séminaristes estiment donc que leur engagement est primordial pour le retour et l’ancrage de  la cohésion sociale. « L’implication des autorités religieuses, coutumières et  politiques est importante pour une meilleure stratégie de promotion de la cohésion sociale« , explique le Dr Palamanga Ouoba.

Dr Palamanga Ouoba, conseiller technique du ministre en charge de la recherche scientifique

La culture, essentielle pour la cohésion sociale 

La culture est importante pour la cohésion sociale car elle permet de créer des liens entre les individus et de favoriser la compréhension mutuelle. Elle permet également de transmettre les valeurs et les traditions d’une société; ce qui aide à renforcer l’identité collective et à promouvoir le respect de la diversité culturelle. 

Convaincus que la culture est le ciment de la cohésion, les participants proposent des instruments en lien avec la culture pour aider  à reconstruire la cohésion sociale. Il s’agit de la parenté à plaisanterie, des alliances, de l’organisation  de journées communautaires et du partage des repas communautaires.

Recommandations 

Les participants ont formulé des recommandations afin que la réconciliation nationale soit une réalité au Burkina Faso. Dabord,  un processus de réconciliation inclusif qui tient compte des groupes spécifiques et de la dimension genre.

Ensuite, ils jugent nécessaire l’aménagement du dispositif législatif, judiciaire et réglementaire. Ce dispositif doit prendre en compte les besoins liés au processus de réconciliation. 

Ils souhaitent également  que les autorités veillent à une réparation et/ou indemnisation juste et équitable pour toutes les victimes en tenant compte des suggestions spécifiques formulées par chaque groupe de victimes. Ils préconisent aussi l’implication des autorités religieuses, coutumières et politiques ainsi que toutes les couches sociales dans le processus de réconciliation.

Enfin, ils exhortent le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, à lancer un appel solennel en faveur de la réconciliation nationale, la cohésion sociale et du vivre-ensemble.

Propositions pertinentes

Ces  journées de réflexion étaient nécessaires selon la ministre en charge de la solidarité nationale, Nandy Somé. « Ces trois journées de débats intenses ont renforcé ma conviction selon laquelle, toutes les communautés et toutes les couches sociales de notre pays ont les mêmes préoccupations à quelques nuances près ; à savoir  la réconciliation, la reconnaissance à la Nation, la cohésion sociale et la coexistence pacifique », a-t-elle affirmé.

La ministre en charge de la solidarité nationale, Nandy Somé

« Des propositions pertinentes sont sorties au cours de ce séminaire. Désormais, nous savons par quelle actions commencer, quelles sont les actions intermédiaires et par quoi nous devons terminer », déclare la Secrétaire technique chargée de la réconciliation  nationale, Honorine Ouédraogo/Sawadogo.

La Secrétaire technique chargée de la réconciliation nationale, Honorine Ouédraogo/Sawadogo

Et elle ajoute que les chefs religieux et coutumiers sont sollicités pour ce processus de réconciliation nationale, « car ils sont des porteurs de messages clés au niveau local. Leur implication réelle est très importante. Leur engagement est impératif ».

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