A.B, berger de 34 ans originaire de Djibo, a été jugé ce 20 juin 2023 au tribunal de grande instance Ouaga 2. Il a été reconnu coupable des faits d’association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste. Il avoue avoir suivi une formation au maniement des armes au nord du Mali, bien qu’il affirme n’avoir jamais été doté d’armes à feu en raison du manque de moyens financiers. Le tribunal a prononcé une peine de 21 ans dont 10 ans fermes, assortie d’une sûreté de 8 ans et d’une amende de 2 millions de francs CFA.
A.B, berger de 34 ans domicilié à Tongomaël dans la région du Sahel, a été jugé coupable des faits d’association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste. Arrêté par la police de Ouahigouya le 1er mai 2019, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés.
Il s’est confessé devant le tribunal. « Je reconnais les faits. J’ai adhéré au groupe en 2018. J’ai suivi une formation au maniement d’armes avec des armes en bois au Nord du Mali. Nous nous sommes entraînés pendant 7 jours. L’objectif de cette formation était la guerre. C’est par mes camarades que j’ai intégré le groupe », dit-il. Mais il déclare avoir quitté le groupe avant d’être arrêté.
Ce groupe est à la base d’attaques terroristes perpétrées en 2016 au Nord du Burkina. Après avoir suivi une « formation militaire », A.B rentre au village avec 9 de ses coéquipiers pour y implanter une « base opérationnelle ». Par manque de moyens financiers, tous les membres de la base ne possèdent pas d’armes à feu. Seuls quatre sont équipés de fusils de type kalachnikov. A.B affirme qu’il n’en disposait pas.
Le délit de trop
A.B se résout à voler une mobylette afin de la vendre et trouver ainsi les fonds nécessaires pour s’offrir une Kalachnikov. Mais à la barre, le prévenu nie ses précédentes déclarations. « J’ai volé la moto, mais j’allais la remettre au propriétaire », dit-il. A la question de savoir pourquoi il a volé la mobylette, le présumé terroriste dit ignorer la raison. Suite à ce vol, il est arrêté par des policiers. « Il est interpellé le 1er mai 2019 pour vol à mains armées ; la police se rend compte qu’il est en lien avec des terroristes », fait savoir le procureur.
Convaincu que le prévenu est coupable des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, le procureur demande au tribunal de le déclarer coupable des faits qui lui sont reprochés. Il requiert une peine de 21 ans d’emprisonnement dont 15 ans fermes, assortie d’une période de sûreté de 10 ans, ainsi qu’une amende de 2 millions FCFA.
Les juges, après avoir délibéré, ont rendu leur verdict. A.B a été déclaré coupable des faits d’association de malfaiteurs. Le tribunal a prononcé une peine de 21 ans d’emprisonnement dont 10 ans fermes, assortie d’une période de sûreté de 8 ans. Une amende ferme de 2 millions FCFA lui a également été infligée.