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Burkina Faso/Procès charbon fin : “La première personne à poursuivre, c’est l’Etat” (Me Pierre Yanogo, avocat de Iamgold Essakane SA)

Les autorisations d’exportation détenues par la société minière Iamgold Essakane SA sont-elles légales? La Directrice-pays par intérim de la société, Blandine Kaboré, dit être surprise par cette question soulevée par les Conseils de l’État burkinabè. L’un d’entre eux a en effet demandé à  la société minière de fournir des preuves en la matière. 

“Nous sommes dépassés par tout ! C’est l’État qui a donné l’autorisation. Je ne peux pas comprendre que l’Etat pense que c’est une faute d’exploiter le charbon fin”, déclare Blandine Kaboré. 

Me Pierre Yanogo, avocat de la société Iamgold Essakane SA, renchérit. “Je ne peux pas comprendre que le même gouvernement donne des autorisations à des personnes pour poser des actes et demande aux mêmes personnes de prouver que l’acte est régulier. Est-ce à Essakane de venir justifier la légalité dans laquelle l’administration donne des autorisations à des gens?”, interroge-t-il.

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Pour lui, toute autre personne peut contester ces actes administratifs, sauf évidemment l’Etat.

L’Etat doit être poursuivi

“Comment peut on dire “oui, vous avez une autorisation, vous vous êtes conformés à l’autorisation mais on vous poursuit quand même”?. Moi je n’ai jamais vu ça”, s’insurge Me Yanogo.

Pour lui, L’Etat du Burkina Faso est “la cheville ouvrière”. Les exportations ont eu lieu parce que “l’Etat a délivré des autorisations; il a siégé au Conseil d’administration d’Essakane SA qui a autorisé l’opération. Il a envoyé ses techniciens vérifier le poids des teneurs, du taux d’humidité, etc . Maintenant, dès que c’est exporté, on poursuit Essakane SA et on laisse l’Etat. Est-ce normal ?”.

Selon lui, l’Etat doit également être prévenu dans cette affaire.“Si la poursuite était sincère, sérieuse et légale, la première personne à poursuivre, c’est l’Etat”, affirme-t-il

L’Etat a perçu des redevances 

Me Yanogo cite toujours les “incohérences” de l’Etat. Ce dernier a perçu, dit-il, des centaines de millions FCFA au titre de la redevance sur les droits d’expédition de l’or.

Le procès a été suspendu. Il reprend ce vendredi 1er décembre au TGI Ouaga 1.

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