A l’audience de ce 13 novembre au TGI Ouaga 1, les avocats de la défense ont relevé l’absence d’un expert judiciaire, victime de malaise à l’audience du 9 novembre. Ils ont souhaité sa présence pour la sérénité des débats.
“Nous estimons que sa présence est indispensable à l’audience. Etant donné que le duo d’experts est un duo complémentaire, les débats ne peuvent pas se poursuivre sereinement”, martèle Moumouni Kopiho, avocat de la défense.
Le président du tribunal décide alors de donner la parole à l’expert présent. “Il y a certainement des questions qui relèvent de la compétence de chaque expert. Je peux répondre en ce qui concerne le domaine du métallurgiste mais pas de ce qui relève d’un chercheur. Je peux répondre aux questions qui relèvent du rapport d’expertise mais je ne peux pas répondre aux autres questions qui viennent se greffer”, déclare ce dernier.
“Vous estimez qu’il y a des questions auxquelles vous pouvez répondre et d’autres, non?” demande le président du tribunal pour se rassurer.
“Oui, c’est bien ça”, affirme l’expert.
Le procureur réfute l’idée du report évoquée par la défense. “On a cru qu’un expert aurait pu répondre valablement, même en l’absence de l’autre. Il y a un rapport que les experts ont produit. Les questions sont des questions complémentaires. Le ministère public estime qu’on peut passer outre la présence des deux experts”, martèle-t-il.
L’avocat de l’Etat, Me André Ouédraogo, voit dans cette demande de renvoi un moyen de retarder le procès. “Si le renvoi est accroché à la santé d’un malade, est ce qu’on va s’en sortir ? Je ne vois pas l’opportunité de demander un renvoi pour retarder le procès. Nous avons ouvert le procès depuis 2019. Cela fait bientôt 5 ans que le peuple attend la vérité”, indique-t-il.
Le président du tribunal demande au tribunal d’instruire sans aller sur le rapport d’expertise, pour contenter les différentes parties.
Le procureur rétorque que cela serait difficile.
Et si l’expert décidait de ne plus venir?
Après une brève consultation avec les juges, le président du tribunal pose des questions. “Le rapport d’expertise ne sert qu’à titre de renseignements. Je veux poser une question. Et si l’expert (malade) décide de rentrer en France et de ne plus venir, qu’est ce qu’on fait? L’état de santé d’un homme n’est pas tributaire de sa volonté. Ce sont des aléas. Supposons qu’à la date de renvoi, s’il y a renvoi, l’expert n’est pas là; qu’est ce qu’on fait? Il faut pourtant qu’on avance. Nous voulions votre avis avant de décider”, déclara-t-il aux différentes parties.
Pour le procureur, l’absence de l’expert judiciaire n’est pas une entrave absolue à ce que le dossier puisse se poursuivre.
Les avocats de la défense affirment n’avoir rien à ajouter.
Après une brève consultation, le tribunal décide de concéder de renvoyer le dossier au 27 novembre. Il précise cependant qu’à cette date, le dossier sera retenu et jugé avec ou sans la présence de l’expert.