A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Moussa Sawadogo, journaliste et expert en communication de crise a fait une communication sur le développement des discours de haine au Burkina Faso. Il en ressort que plus de vingt-deux journalistes ont été victimes de discours haineux via plusieurs canaux.
Avec l’avènement du terrorisme, des discours de haine se sont développés au Burkina Faso et en particulier dans les médias, notamment la télévision, la radio et les réseaux sociaux. « Le discours haineux se traduit par la stigmatisation, la déshumanisation et les menaces de mort », explique Moussa Sawadogo. Les cibles sont entre autres les communautés peuls, des journalistes, des chefs religieux et des leaders d’opinion.
L’expert en communication de crise indique que plus de vingt-deux journalistes burkinabè ont été victimes de discours de haine. Il s’agit notamment de menaces de mort et de stigmatisation. Aussi, des médias comme Radio Oméga, Savane FM, le Dossier et Femina FM n’ont pas été épargnés. A en croire Moussa Sawadogo, cette situation a pour conséquence le développement de l’intolérance, la bipolarisation (patriote/Apatride) et la mise à mal de la cohésion sociale.
« La passivité de l’État encourage les discours de haine », Moussa Sawadogo
Au Burkina Faso, il existe des textes qui régissent la vie en communauté mais aussi sur les réseaux sociaux. Cependant, ces textes ne sont pas appliqués, de telle sorte que l’on assiste à un désordre, selon le communicateur Moussa Sawadogo. Une situation déplorable car la passivité de l’État burkinabè encourage les discours de haine envers les victimes. Pour lui, le terme « apatride » utilisé par le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, pour qualifier une partie de la population est d’une dangerosité extrême, car le peuple souffre d’un mal de cohésion sociale.
Pour freiner la tendance des discours haineux, Moussa Sawadogo préconise un discours politique clair de la part des autorités. Il invite le Conseil supérieur de la communication (CSC) à renforcer la réglementation des émissions d’expressions directes et réguler les réseaux sociaux, notamment Facebook. Aux médias, il recommande d’investir plus dans le fact checking et aux journalistes de toujours rester professionnels.