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Burkina Faso : « Personne ne vient dans un pays pour se faire tuer », Médecins sans frontières

La crise sécuritaire a des effets néfastes sur les populations dans plusieurs zones du pays. Dans certaines localités, les services sociaux de base, notamment les centres de santé, ont fini par fermer leurs portes. Livrant ainsi les populations à elles-mêmes. Dans un entretien accordé à 24heures.bf, le chef de mission de Médecins sans frontières à Bobo-Dioulasso, Victor Garcias, explique le mécanisme de prise en charge dans les zones à fort défi sécuritaire. 

24heures.bf : Comment Médecins sans frontières intervient dans les zones à fort défi sécuritaire ?

Victor Garcias : Médecins sans frontières porte secours aux populations en situation précaire, aux victimes des catastrophes d’origine naturelle ou humanitaire, et de conflits armés. Dans nos interventions, surtout dans les régions impactées par le terrorisme, nous agissons sans discrimination de race, de religion, de langue et de philosophie.

Avant toute intervention, MSF a des collaborateurs dans les différentes régions, qui évaluent les besoins et font remonter le point. C’est à l’issue de cette phase que nous analysons la faisabilité et nous nous déployons dans les différentes localités. Nous sommes présents depuis 25 ans maintenant au Burkina Faso. Nous intervenons dans la région du Sahel, de la Boucle du Mouhoun, du Nord et de l’Est.

Les services que nous proposons permettent à ces populations de vivre dans la santé. Nous mettons à leur disposition des médicaments. Certains bénéficient également de consultations médicales. En fonction des besoins, nous faisons un traitement approprié. Nous organisons aussi des séances de vaccination régulières dans ces zones.

Qu’est-ce que la clinique mobile ? Et quel bilan faites-vous de cette opération au Burkina Faso ?

Victor Garcias : La clinique mobile est un dispositif que nous mettons en place dans les zones où les structures de santé ne sont plus fonctionnelles à cause des conflits armés. Dans ces cas, MSF déploie des voitures bien équipées, avec du matériel médical et un personnel soignant qualifié. Nous faisons d’abord une étude pour voir l’état de prise en charge des malades dans la localité.

La clinique mobile n’est pas permanente, mais elle permet de soulager momentanément les populations. Nous avons déployé des cliniques mobiles dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Sahel, de l’Est et du Nord. Ce sont des régions fortement touchées par les conflits armés et où les centres de santé sont fermés. Pour le moment, le bilan des cliniques mobiles est satisfaisant, car elles répondent à un grand besoin. 

Après l’assassinat de deux de vos collaborateurs dans la Boucle du Mouhoun, vous aviez suspendu vos activités dans la région. Ont-elles repris ? Et dans quelles conditions ?

Victor Garcias : C’est un événement malheureux que nous avons effectivement vécu. C’est regrettable de s’en prendre à des agents qui cherchent à sauver des vies. MSF est une organisation internationale. Personne ne vient dans un pays pour se faire tuer. Nous avons donc suspendu nos activités pendant une semaine pour mieux analyser la situation.  Nous nous sommes rendus compte que MSF n’était pas ciblée en tant organisation.

 Votre organisation collabore-t-elle avec les éléments des forces armées déployés au front ?

Victor Garcias : MSF est une organisation indépendante qui intervient dans les zones en guerre. Nous faisons de notre mieux pour que les populations qui vivent dans ces zones puissent avoir accès à la santé. Dans ce cadre, nous collaborons. Plusieurs actions sont prévues pour cette année. Nous faisons de notre mieux pour que les populations qui vivent dans ces zones de guerre puissent avoir accès à la santé.

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