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Burkina Faso/Lutte contre l’insécurité : l’agriculture et l’élevage pour empêcher l’enrôlement des jeunes dans les groupes terroristes 

Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré,  a accordé un entretien à la presse le 4 mai 2023. Plusieurs aspects d’ordre sécuritaire et politique ont été abordés. Il  a également présenté l’agriculture et l’élevage comme  solutions à la  démobilisation des jeunes engagés dans les rangs des terroristes et anticiper d’éventuels recrutements.

Le 6 avril dernier, a eu lieu le lancement du Centre national d’appel (CNA) permettant aux populations de signaler par appel téléphonique ou WhatsApp, tout mouvement suspect des terroristes. Ce centre permet également aux  combattants terroristes désireux de déposer les armes, de le faire en contactant le CNA.

Mais pour le chef de l’Etat, cette option à elle seule ne suffit pas pour démobiliser les forces combattantes de l’ennemi.

La réinsertion sociale et professionnelle de ces derniers est capitale pour la réussite de la stratégie de démobilisation.  « Ils ne peuvent pas se démobiliser et venir s’asseoir pour se regarder. L’oisiveté est mère de tous les vices. Il faut leur trouver des activités », explique  le capitaine  Traoré.

La création de zones de pâturage pour faire de l’élevage est ainsi en perspective. « Ils vont produire pour la population. Peut-être que la peine sera un certain nombre de travaux d’intérêt public au profit du Burkina « , dit-il. Dans ce sens, des discussions sont en cours avec les acteurs de la justice, indique le chef de l’État 

Dans l’agenda de la présidence du Faso, des réflexions sont également menées pour mettre en avant les travaux d’intérêt public.  Cela devrait permettre d’augmenter la productivité agricole. Ainsi, les terroristes qui accepteront de se rendre seront  reconvertis en producteurs  agricoles au  lieu de se retrouver en  prison.

Pour le chef de l’État, la pauvreté est l’une des sources de l’expansion du terrorisme: « Pourquoi on a pu instrumentaliser les jeunes ? C’est parce qu’ils n’ont rien à faire et ils ne mangent même pas a leur faim ».

Des  moyens seront  donc investis dans l’agriculture, l’élevage et l’accès à l’eau potable afin d’enclencher une nouvelle dynamique de développement durable. En développant ces secteurs, le Président entend créer, dit-il, de l’emploi pour la jeunesse tout en travaillant à atteindre l’auto-suffisance alimentaire.

La question de l’eau au Burkina est également l’une des préoccupations du gouvernement. Le capitaine Traoré a assuré que plusieurs forages sont en cours de réalisation dans les différentes régions du pays. De plus, à l’en croire, beaucoup de barrages inexploités seront réhabilités pour permettre aux populations de tirer le meilleur de ces points d’eau. 

En rappel, le gouvernement a initié des formations en agriculture hors sol en février et mars 2023 au profit de personnes déplacées internes, notamment des femmes vulnérables. Cette initiative visait à les encourager  dans la productivité agricole afin de  leur permettre de sortir de cette situation précaire.

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