Le Syndicat des Avocats du Burkina Faso (SYNAF) a condamné, ce 31 juillet, l’enlèvement par des militaires de Amssétou Nikièma, dite « Adja la guérisseuse », des mains de la Justice alors qu’une procédure judiciaire était en cours. Le SYNAF appelle à une remise « immédiate et sans condition » de la prévenue.
Dans le cadre d’une procédure judiciaire, Amsétou Nikiema et huit de ses employés sont placés sous mandat de dépôt, le 28 juillet. Selon une note publiée par le syndicat, des militaires ont tenté, une première fois, d’extraire la principale prévenue des mains de la justice, sans issue. Dans le cadre de la même affaire, le ministre chargé de la Justice a fait une descente sur les lieux pour calmer les esprits.
« Alors que, la nuit tombée, l’on croyait le problème résolu, l’on apprendra qu’au petit matin, des militaires se présentant comme étant de l’Agence nationale de renseignement (ANR) sont revenus et ont exigé de nouveau, cette fois-ci avec succès, la remise de dame Amsétou Nikiema, alias Adja la guérisseuse, qui n’aura pas été déposée à la Maison d’arrêt comme prévu« , indique le Secrétaire général du syndicat, Olivier Yelkouni.
De tels agissements, quelles que soient leurs motivations, sont contraires, dit-il, à tous les principes inhérents à l’existence d’un État de droit. Le syndicat estime que cela constitue une atteinte au principe « d’égalité de tous devant la loi dont I’État est le premier garant« . Le SYNAF s’indigne donc face à cette situation et condamne, avec la plus grande fermeté, cette intrusion de militaires dans une procédure judiciaire. Selon Me Yelkouni, cet acte des militaires constitue un précédent « dangereux et une faute intolérable« . Le syndicat exige la remise « immédiate et sans condition » de la prévenue Amsétou Nikiema à la Justice. Il faut également que tous les auteurs de ces agissements soient identifiés et que les responsabilités soient situées, insiste le SYNAF.