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Burkina Faso : le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes PDI » lancé à Ouahigouya

Le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes PDI » a été lancé ce 26 septembre à Ouahigouya, dans la région du Nord. Il est financé à près de 90% par la coopération japonaise et vise, entre autres, à renforcer la résilience socioéconomique des femmes et des jeunes filles déplacées internes. Il a été officiellement lancé par la ministre en charge de la solidarité et de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, en présence des autorités de la région.

Le coût total du projet est de 721 740 000 francs CFA pour une durée de dix-neuf mois. Il est mis en œuvre avec l’appui financier de la coopération japonaise, à hauteur de 646 749 240 francs CFA.

Il s’agit, selon ses initiateurs, d’équiper et de renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et de les doter en fonds de roulement pour leur installation.

Son objectif général est de contribuer à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles déplacées internes de dix régions à forte concentration de PDI au Burkina Faso.

Sur la base de cet objectif global, le projet compte, de manière spécifique, renforcer les capacités techniques de mille femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagne et les accompagner dans la production et l’écoulement de leurs produits.

Dix régions du pays bénéficieront de ce projet : la Boucle du Mouhoun, le Centre, les Hauts-Bassins, l’Est, le Sahel, le Nord, le Centre-nord, le Centre-est, le Plateau central et le Sud-ouest.

Les cibles du projet sont les femmes et les jeunes filles déplacées internes et celles des communautés hôtes.

Une délégation des bénéficiaires, conduite par Mariam Mandé, a participé à la cérémonie de lancement, ce mardi, à la mairie de Ouahigouya. Elle a exprimé la reconnaissance des femmes et filles PDI à l’endroit des initiateurs du projet.

Pour elle, ce projet va aider les femmes et filles PDI à abandonner la mendicité. Elle a promis, au nom des autres femmes, de s’investir pour une bonne marche du projet.

La ministre de l’Action humanitaire a invité les femmes à travailler pour la réussite du projet. « Je vous exhorte donc à plus d’assiduité aux formations et surtout à faire bon usage du matériel dont vous bénéficierez après les formations. J’ose croire que, dans quelques années, vous serez citées parmi les femmes entrepreneures modèles en tissage dans vos régions respectives », a-t-elle indiqué.

Ce projet, selon la ministre, s’inscrit dans un contexte humanitaire difficile pour les femmes et les enfants, la situation sécuritaire ayant eu «pour conséquence majeure le déplacement massif des populations ».

Le présidium de la cérémonie

Selon les acteurs du projet, cette « situation sécuritaire difficile a aggravé la vulnérabilité des femmes et jeunes filles déplacées internes, se traduisant par un accès plus difficile aux ressources productives dans les zones d’accueil. Celles-ci se retrouvent, pour la plupart, sans terre pour cultiver dans leurs localités d’accueil, et sans emploi par manque de qualification professionnelle ou par manque de fonds pour mener des activités génératrices de revenus (AGR) ».

Le 20 septembre dernier, le gouvernement a annoncé qu’à la date du 21 août 2023, le nombre de Personnes déplacées internes (PDI) dans la région du Centre était de 45 412 avec 30 421 pour la seule commune de Ouagadougou.

Il a aussi annoncé, ce même jour, qu’à la date du 31 août 2023, 191 937 PDI étaient retournées dans les localités qu’elles avaient quitté du fait des attaques terroristes.

Dans son dernier rapport publié le 12 mai 2023, le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation dénombrait 2 062 534 Personnes déplacées internes dont 17,59% de femmes et 58,50% d’enfants.

La commune de Djibo, a elle seule, accueille, selon le CONASUR, 13,09% des PDI.

Ces chiffres ont été contestés par le gouvernement. Selon ce dernier, certaines PDI qui étaient retournées chez elles, ont été prises en compte dans les évaluations du CONASUR. Depuis lors, cette structure ne publie plus de chiffres sur les PDI.

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