Le Chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla, s’est prononcé, ce 11 septembre sur l’attaque terroriste contre Barsalogho (région du Centre-Nord) le 24 août dernier. Selon lui, les instructions données par le Chef de l’Etat pour la protection des populations civiles n’ont pas été respectées.
Pourquoi cela est-il arrivé ? La réponse à cette question se trouve au fond de chaque Burkinabè, selon le Premier ministre. Il invite chacun à regarder autour de lui et à se poser les bonnes questions. “Sommes-nous certains de n’être pas des victimes et des manipulateurs utilisés pour atteindre des objectifs?”, s’interroge-t-il.
“Si les événements de Barsalogho ont eu lieu, c’est parce que les Burkinabè ont été trompés”, affirme Me Apollinaire Kyélem de Tambèla. En effet, c’est en creusant des tranchées pour faire obstacle aux attaques terroristes que la population de Barsalogho a été la cible de l’attaque terroriste. Cette attaque a causé de nombreuses pertes en vies humaines et de nombreux blessés du côté des civils.
“Le Capitaine Ibrahim Traoré a donné des instructions pour la protection des populations engagées pour les travaux communautaires. Mais elles n’ont pas été respectées”, confie le Premier ministre.
Il interpelle, de ce fait, sur la nécessité d’adopter “le bon comportement” : “Il faut faire preuve de discernement dans le comportement et dans le jugement. Pour ne pas se laisser embarquer dans des aventures sans issue”.
Et il insiste : “Cultivez l’esprit de discernement”. Car dit-il, “les gens ne sont pas toujours ce qu’ils prétendent être”.
Il déclare que “les ambitions débridées peuvent transformer l’homme en loup pour ses semblables”. Il est donc important de cultiver la vigilance. Pour ne pas se laisser embarquer dans des aventures qui nuisent à la Nation.
Il invite ainsi les populations à ne pas se laisser manipuler. “Les impérialistes sont très rusés. Ils peuvent user de tous les moyens pour parvenir à leur fin”, dit-il. Les dirigeants des pays ne sont pas non plus à l’abri de la manipulation. “Un dirigeant qui lèche bien les bottes des occidentaux peut bien tuer et massacrer comme il veut, avec même les encouragements de l’Occident”, dit-il.
En guise d’illustration, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla relate un récit sur l’ancien Président du Chili, Salvador Allende. Les membres des syndicats du Chili qui affichaient de la détermination à servir leur nation se sont retournés, dit-il, contre le Président Allende, manipulés par l’Occident qui sentait ses intérêts menacés par son pouvoir. Il a finalement été assassiné le 11 septembre 1973 après un coup d’État perpétré par le Général Augusto Pinochet. Une guerre civile née de ce coup d’État a causé la mort de plusieurs milliers de personnes et fait de nombreux blessés. Les syndicats censés lutter pour les intérêts des travailleurs se sont ralliés à des impérialistes américains pour détruire leur propre pays.
Le Premier ministre fait ainsi un lien entre l’histoire de l’ancien Président chilien et l’attaque terroriste à Barsalogho. Tout en exhortant la population à “prendre conscience des réalités du moment pour ne pas être surpris par l’histoire”.
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