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Burkina Faso : Le Centre de presse dénonce « une volonté du MPSR de réduire la presse en caisse de résonance du pouvoir ».

Les dernières réquisitions pour le front, initiées par le gouvernement de Transition, continuent de susciter des réactions. Après le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) donne de la voix. Ces organisations dénoncent une mesure arbitraire qui, selon elles, n’est rien d’autre qu’une instrumentalisation du décret portant mobilisation générale et mise en garde. 

Dans un communiqué publié ce dimanche 5 novembre, le CNP-NZ déclare avoir appris « avec grand regret, la dernière vague de réquisitions et de perquisitions opérées par les autorités militaires ». Les citoyens sont réquisitionnés, dit-il, du fait de leurs opinions sur la gestion actuelle du pays.

« Comme à l’accoutumée, ces réquisitions et perquisitions ciblent clairement des leaders d’opinions, des citoyens qui osent encore interpeller les tenants du MPSR sur les violations des libertés individuelles et collectives, mais aussi sur la façon dont notre destin commun est conduit par les militaires au pouvoir depuis janvier 2022 », relève le Centre de presse Norbert Zongo.

Pour la première fois depuis le début des réquisitions et la signature du décret portant « mobilisation générale et mise en garde  » le 19 avril dernier, des journalistes figurent parmi les personnes réquisitionnées.

« Ces nouvelles réquisitions confirment à souhait la volonté du MPSR de réduire toute la presse nationale en caisse de résonance du pouvoir », estime la faîtière des médias.

Elle s’insurge contre ce qu’elle qualifie « d’instrumentalisation faite de l’insécurité dans le but malsain de régenter les libertés et couvrir à moindre frais les élans autocratiques ».

« Etait-ce donc cela le véritable enjeu du décret portant mobilisation générale et mise en garde ? « , s’interroge-t-il.

Le Centre de presse dit apporter « son soutien et sa solidarité à tous les citoyens et particulièrement aux journalistes concernés par les réquisitions sanctions et autres perquisitions inquisitoires ».

« Le CNP-NZ invite instamment les démocrates et l’ensemble des Burkinabè épris de justice et de paix à se mobiliser contre ces pratiques liberticides et dictatoriales et aux antipodes des valeurs de notre peuple », a-t-il lancé avant de citer cette expression populaire du Pr Joseph Ki-Zerbo, « Nan laara, an saara !  » (Si nous nous couchons, nous sommes morts !)

Il invite par ailleurs les autorités à mener « des actions qui rassemblent ». A inscrire notamment « toutes leurs actions dans une dynamique de rassemblement de tous les Burkinabè et de préservation des acquis démocratiques dans la marche de reconquête de notre territoire national », conclut le communiqué.

Le journaliste d’investigation Yacouba Ladji Bama fait partie des personnes réquisitionnées/Ph.d’archives

Selon certaines sources, elles sont au total 12, les personnes récemment réquisitionnées par le gouvernement pour se rendre sur le théâtre des opérations contre le terrorisme. Elles sont issues d’organisations de la société civile, de structures syndicales, du monde des médias mais aussi du monde politique.

Si la mesure de réquisition est légale, des organisations s’opposent à la manière dont elle est mise en application. Le dénominateur commun aux personnes réquisitionnées est « leur position critique vis-à-vis du régime en place », affirment-t-elles.

Lire aussi|Burkina Faso/Réquisition de citoyens : Le collectif CGT-B appelle ses militants à s’y opposer 

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