
L’audience a eu lieu ce 24 avril au Tribunal administratif de Ouagadougou. Et le juge des référés a rendu son verdict. Ordonnant au Commissariat général des Kundé de retirer l’artiste musicien Dez Altino de la liste des nominés.
Dez Altino, Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo à l’état civil, était présent, ce jeudi, à l’audience. Il dit avoir été victime d’une “nomination forcée” pour la cérémonie de récompense des artistes prévue ce vendredi à Ouagadougou. Son titre éponyme “Saaga”, sorti en mai 2024, est retenu pour la compétition dans la catégorie “meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle”.
Il affirme avoir prévenu les organisateurs qu’il n’était pas intéressé, cette année, par des distinctions.

Le juge des référés a donc tranché. Il ordonne le retrait pur et simple du nom de Dez Altino de la liste des nominés.
Selon Me Paul Kéré, avocat de Dez Altino, l’affaire ne devrait pas en arriver là. “On ne devrait pas en arriver au juge des référés”, a-t-il déclaré.“Quand un artiste dit d’enlever son nom, il faut l’enlever tout simplement”, insiste-t-il, satisfait du dénouement de l’affaire.
“L’ordonnance de référé est exécutoire par provision, ce qui veut dire qu’il s’exécute ici et maintenant”, souligne Me Kéré. Pas question donc de voir l’identité de Dez Altino sur les affiches et à la cérémonie de récompense.
Si le Commissariat général des Kundé s’entête, il s’agira, dès lors, de violation de la décision de justice, poursuit Me Kéré. “Nous allons saisir le juge pénal si le Commissariat ne respecte pas cette décision. Nous irons devant le tribunal correctionnel par voie de citation directe”, prévient-il.
Dez Altino, “le Prince national”, comme il a coutume de se faire appeler, est sorti du bureau du juge avec un “large sourire”, applaudi par ses fans qui l’attendaient. Il dit n’avoir aucun souci avec Jah Press, le commissaire général des Kundé. “C’est un grand frère que je respecte beaucoup. Je l’ai toujours répété, les Kundé c’est pour les artistes mais l’artiste aussi a un petit droit”, affirme-t-il.
Le Commissariat général des Kundé entend exécuter la décision de justice. “C’est une décision de justice. Elle est exécutoire. Que pouvons-nous faire d’autre ? Nous allons l’exécuter”, déclare Boukary Ouédraogo alias Becker, membre du comité d’organisation des Kundé. Pour lui, l’essentiel à présent, c’est de réussir l’édition 2025 pour “montrer au monde entier que le Burkina reste debout malgré tout ce qui lui arrive”.