Le délibéré de l’affaire « ex-Directeur général de la Société burkinabè des fibres et textiles (SOFITEX) » Wilfried Yaméogo, a été rendu le 20 février 2023. L’accusé et ses collaborateurs avaient été relaxés pour infraction non constituée. Le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) constitué en partie civile dans cette affaire, n’approuve pas cette décision du juge. Il a interjeté appel.
Wilfried Yaméogo est poursuivi pour non-respect des procédures d’attribution de 68 marchés publics, pour la fourniture de pièces industrielles, d’une valeur de plus 6 milliards de FCFA. A la barre, l’ancien DG de la SOFITEX a plaidé non coupable. Mais selon le ministère public, Wilfried Yaméogo et quatre co-accusés (des employés de la Générale du commerce d’industrie du Burkina) ont abusé de leur fonction pour attribuer des marchés publics, sans suivre les procédures normales.
Statuant publiquement et contradictoirement en première instance, le Tribunal de Bobo-Dioulasso a relaxé l’ex-DG et ses co-accusés pour infractions non constituées. Une décision que n’approuve pas le REN-LAC qui avait révélé l’affaire et qui s’est constitué partie civile au procès. Ainsi, le 3 mars 2023, une déclaration d’appel a été déposée au greffe du Tribunal correctionnel de Bobo Dioulasso. « Nous estimons que la décision qui a été rendue n’est pas satisfaisante pour nous », déclare Roger Millogo, chargé des affaires juridiques du Réseau.
En plus du REN-LAC, le parquet et d’autres parties civiles contestent ce verdict. Ils ont également fait appel. La demande d’appel va engendrer un nouvel examen de l’affaire. Le juge va statuer sur la recevabilité de la demande. Le dossier sera donc examiné par la juridiction de second degré. Le REN-LAC dit garder espoir pour la seconde instance. « Nous avons fait appel dans l’espoir d’avoir une décision autre qui sera plus satisfaisante que la présente décision », affirme Roger Millogo.
En rappel, le Parquet avait requis une peine de 05 ans d’emprisonnement dont 02 fermes et une amende ferme de 10 millions de FCFA à l’encontre de l’ex-DG, Wilfrid Yaméogo et deux de ses co-accusés. Quant aux deux autres, il avait requis une peine de cinq ans de prison, dont quatre avec sursis et une amende ferme de 1 million de FCFA.