Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a signé ce 6 mai, un décret instituant la “journée des coutumes et traditions” (JCT) au Burkina. Cette journée, selon le décret, a entre autres objectifs, d’offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales.
Chaque 15 mai, le Burkina célèbre désormais la “journée des coutumes et traditions”. Un décret a été signé à cet effet, ce lundi. Le sujet avait été à l’ordre du jour au Conseil des ministres du 6 mars dernier.
“Il est institué, conformément à la loi n°079-2015/CNT du 23 novembre 2015 portant institution des fêtes légales et événements à caractère historique, la journée des coutumes et traditions au Burkina Faso en abrégé JCT”, indique l’article 1 du décret.
La JCT a pour objectifs de réaffirmer la laïcité de l’Etat. Mais également d’offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales. Et ce n’est pas tout. Elle vise également à “susciter une communion fraternelle entre adeptes de la religion traditionnelle et la population”.
La Journée des coutumes et traditions est “dédiée à la célébration du culte ancestral”.
“Il incombe aux adeptes de la religion traditionnelle d’organiser leurs rites au cours de cette journée”, précise l’article 5.
Selon le décret, des activités à caractère spirituel et culturel peuvent précéder la journée du 15 mai.
L’annonce de cette journée, en mars dernier, a suscité des vagues.
Certains pensent qu’il s’agit de la “correction d’une injustice” faite aux adeptes de la religion traditionnelle qui n’avaient pas, jusque-là, une journée qui leur est spécialement dédiée.
D’autres estiment cependant que cela porte un coup au principe de laïcité selon lequel l’Etat ne devrait pas privilégier un “culte” au détriment d’autres. Pour ce deuxième groupe, en choisissant une journée dédiée à un bord religieux, l’Etat exprime une position partisane car, disent-ils, les journées des autres religions n’ont pas été désignées par l’Etat.
Toutefois, la loi n°079-2015/CNT du 23 novembre 2015 institue les fêtes légales et les événements à caractère historique au Burkina Faso.