Dans un entretien télévisé, diffusé ce 29 septembre, le Président de la Transition se prononce sur l’engagement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Il revient aussi sur la nouvelle dynamique de maillage du territoire, entreprise pas les Forces de défense et de sécurité (FDS). Selon le chef de l’État, tous les groupements des forces armées nationales sont aujourd’hui autonomes en matière de logistique.
« Nous avons souhaité que les Groupements soient autonomes en moyens logistiques et en munitions. Un groupement, pour faire ses opérations, n’a pas forcément besoin de revenir en arrière pour demander quoi que ce soit. Ils ont tout le nécessaire et ils sont carrément autonomes », confie le chef de l’État. Aujourd’hui, chaque groupement gère, dit-il, les détachements de son ressort, de façon indépendante. Le Capitaine Traoré souligne que tous les Groupements ont l’autorisation de déplacer certains détachements et d’en créer d’autres, si nécessaire. « C’est eux qui repositionnent en fonction des couloirs d’infiltration », indique le chef de l’État.
En plus de l’organisation des Groupements, le Capitaine Traoré a abordé l’engagement des soldats burkinabè en général et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en particulier. Pour lui, les VDP et les militaires se sacrifient pour cette patrie. Il dit avoir un rêve pour ceux qui veillent pour la survie de la patrie. « Quand l’économie se portera mieux, on va revoir la condition du soldat, pour qu’il vive bien et qu’à sa retraite, il puisse vivre dignement », affirme le Président, avant de soutenir que même les questions de logements pour les soldats et VDP sont en réflexion. « Nous y réfléchissons et nous avons beaucoup de plans », rassure-t-il.
Concernant le traitement salarial des VDP, le chef de l’État précise que des sacrifices ont été faits, même s’ils demeurent insuffisants. « Sur la question des VDP, je crois qu’ils n’étaient pas payés à ce coût. Leur salaire est aujourd’hui largement au-delà du SMIG. On compte aller plus loin, et tout va dépendre de la situation économique du pays », déclare le Président de la Transition.
Selon lui, les VDP sont des civils qui, en quelques jours de formation, ont accepté de se sacrifier. L’amélioration de leurs conditions est une nécessité et des réflexions sont en cours, dit-il. Même les 10 millions [pour les familles des soldats tombésau front], est une question à revoir, ajoute le Capitaine Traoré.
Le chef de l’État a par ailleurs félicité la collaboration entre les FDS et les VDP. « Il y a une bonne collaboration entre les VDP et les militaires. Les VDP sont encadrés dans la plupart des opérations », informe le Président. Selon lui, aujourd’hui, les VDP sont plus nombreux que les éléments de l’Armée. Pour pallier le problème de sous effectifs dans l’Armée, le chef de l’État indique que cette année, 11 000 soldats ont été recrutés. « Il y avait un problème d’effectifs », affirme-t-il.
Le Capitaine Traoré rassure qu’il n’y a, pour le moment, aucun cas de VDP qui refuse d’aller au front, comme certains tentent de le faire croire. « Je crois qu’ils sont même motivés. Il y a beaucoup de bataillon mixtes qui sont en constitution présentement; il y a des militaires et VDP qui s’entraînent ensemble. Quand on veut les envoyer quelque part, ils n’hésitent même pas à y aller », avance le Capitaine Ibrahim Traoré.
Léandre Sosthène SOMBIE (Bobo-Dioulasso)
Légende
Le Capitaine Ibrahim Traoré
