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Burkina Faso/Assises nationales des 25 et 26 mai : « Les conclusions sont connues d’avance » (selon le Mouvement SENS)

Le mouvement politique Servir et non se servir (SENS) n’est pas du tout content de la manière dont le pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré entend organiser les Assises nationales des 25 et 26 mai. Et il en parle, droit au but, dans une déclaration datée du 21 mai.

« Le Mouvement SENS, fidèle à ses valeurs et principes, a toujours milité pour l’ouverture de consultations sincères où chaque Burkinabè sera représenté et pourra faire entendre sa voix ». C’est là, dit-il, « que réside tout le sens d’une construction nationale inclusive, participative et profondément démocratique ». Mais après analyse, sa conclusion est sans appel : « Nous sommes loin d’un tel schéma avec les assises nationales du MPSR 2 dont les conclusions sont connues d’avance et dont aucun acteur crédible ne devrait s’en rendre complice ».

Il invite d’ailleurs le pouvoir du Capitaine Traoré au respect de la parole donnée. Telle que prescrite par la Charte de la transition adoptée en octobre 2022 : « Rétablir et renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire ; promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ». Mais aussi engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles. Avec, pour objectif, de « renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit ». Autre élément essentiel : « œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale ». Assurer également, comme l’indique la Charte, « l’organisation d’élections libres, transparentes, équitables et inclusives ».

Aujourd’hui, le mouvement SENS estime que le pouvoir du Capitaine Traoré n’a pas été à la hauteur des enjeux. Et il le dit, sans détour : « Le bilan du MPSR 2 relativement aux missions qu’il devait poursuivre est sans équivoque : le passif dépasse l’actif, l’échec global relève d’une évidence ». Selon lui, « le décor que présente la gouvernance de notre pays n’est pas reluisant ». Car, « en plus de la crise sécuritaire arrimée à une crise humanitaire, nous devons aussi faire face à une crise politique systémique. Et de plus en plus à des difficultés économiques ainsi qu’une anomie sur le plan diplomatique qui isole dangereusement notre pays ».

Et il n’y a pas que ça ! Morceaux choisis : « Une gouvernance qui nie les décisions de justice et qui exclut certains. Une gouvernance qui enlève, réquisitionne, met aux arrêts et licencie d’autres. Tout cela sans aucun égard pour les règles de droit et la loi », souligne, avec force détails, le mouvement SENS.

Message fort également à l’ensemble des acteurs de la vie nationale. Il leur demande de « prendre clairement position en faveur de la prise en compte des conditions préalables et d’inclusivité des prochaines Assises par le MPSR 2 ». Ce dernier serait, selon le SENS, entrain de « changer les règles du jeu en cours de chemin, sur la seule base du rapport de forces ». Et c’est très dangereux, estiment les auteurs de la déclaration.

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