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Burkina Faso/An 9 de l’insurrection populaire : l’UPC appelle à « rendre justice aux acteurs »

Le 9e anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 sera célébré ce mardi 31 octobre. Ces événements, engendrés principalement par la volonté de l’ancien président Blaise Compaoré de modifier l’article 37 de la Constitution afin de « s’éterniser » au pouvoir, ont engendré une chute précipitée de ce dernier. L’Union pour le progrès et le changement (UPC), chef de file de l’opposition politique au moment des faits, revient sur cet événement qui a été un tournant décisif de l’histoire du « Pays des Hommes intègres ». Dans un message publié sur ses plateformes digitales ce lundi, l’UPC lance un appel pour que «  justice soit rendue aux acteurs» .

Pour le parti de l’ancien ministre d’État en charge de la Réconciliation nationale, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 est le « symbole d’un refus bruyant exprimé par un peuple en colère », et un « exemple inédit d’engagement, de combat et de sacrifice ».

Selon l’UPC, cette insurrection « s’inscrit désormais en lettres d’or dans le chapitre des évènements qui ont façonné notre histoire post-coloniale ».

Ph.d’illustration

« En ce jour de souvenir à la fois douloureux et victorieux, l’UPC a une pensée toute émue et pleine de compassion pour les martyrs tombés sur le champ d’honneur, pour les blessés et pour leurs familles et proches. Paix aux âmes de nos illustres disparus et prompt et total rétablissement aux blessés ! », indique le communiqué.

Bilan

Selon l’UPC, le Burkina Faso a, dans l’entretemps, vécu plusieurs séquences politiques, « porteuses aussi bien d’avancées que d’épreuves, et qui fournissent à notre conscience collective, leur part de leçons et d’éclairage pour l’avenir ».

L’UPC note que « la transition inclusive » mise en place après la chute du régime de Blaise Compaoré a permis, « malgré quelques couacs douloureux », d’aboutir à « une élection démocratique » en 2015, et au retour à l’ordre constitutionnel ».

Pour le parti du « Lion », l’après Transition de 2015 a été suivi d’une désillusion car, dit-il, »malheureusement, le régime démocratique civil né des cendres de l’insurrection, n’a pas suffisamment tenu compte des aspirations portées par cette insurrection populaire dans sa gestion du pays, parmi lesquelles la gouvernance vertueuse par l’exemple, que résumait si bien le fameux slogan « 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘯𝘦 𝘴𝘦𝘳𝘢 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘢𝘷𝘢𝘯𝘵 » ».

« La déception devant ce qui ressemblait fortement à la gestion de l’avant insurrection, a provoqué une désaffection totale des forces démocratiques et un rejet de la démocratie en tant que système, devenu dans l’esprit de beaucoup de nos compatriotes, synonyme de gabegie, de corruption, d’oubli des engagements, de copinage et de légèreté dans la gestion des affaires de l’Etat », déplore le parti.

La crise sécuritaire qui interviendra quelques mois après la fin de la Transition de 2015 a « favorisé, dit-il, la confiscation du pouvoir politique par des fractions de notre armée, et ramené notre pays à l’ère de l’Etat d’exception ».

Quel hommage? 

Pour l’UPC, le bel hommage à rendre aux victimes n’est possible que par la défense de « valeurs portées par cette insurrection ». Ces valeurs sont, entre autres, le refus de l’arbitraire, l’exigence de la bonne gouvernance, la souveraineté dans la conduite du destin du pays.

« Si la Nation est sincère dans son hommage à l’insurrection, elle doit rendre justice à ses acteurs », lance l’UPC. Il demande au pouvoir judiciaire de « tout mettre en œuvre pour enfin faire la lumière sur les tueries de l’Insurrection et les agressions diverses ».

Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré/@Ph.d’archives

Le parti rappelle qu’en plus de ceux qui ont perdu la vie au cours de cette insurrection, « de nombreux Burkinabè ont été blessés, qui attendent toujours une prise en charge adéquate. De nombreuses familles attendent également un soutien pour leur subsistance quotidienne et une juste indemnisation ».

Union

L’UPC s’est aussi prononcé sur la situation sécuritaire du pays. Pour ce parti, la situation sécuritaire du Faso appelle à « une union de l’ensemble des Burkinabè dans un effort commun de reconquête du territoire national, et de gestion de la crise humanitaire ».

« En tant qu’acteur majeur du combat contre la mise en place du Sénat, contre la révision de l’article 37 et des événements insurrectionnels de 2014, notre parti veut rassurer ses militants et l’ensemble des Burkinabè, qu’il continuera de se battre, pour que triomphent les valeurs portées par l’insurrection populaire de 2014, et que se réalisent les aspirations qui l’ont motivées », conclut l’UPC.

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