A l’appel du dossier, les avocats du Directeur de publication du bimensuel « Le Reporter », Boureima Ouédraogo, et son Rédacteur en chef, Aimée Nabaloum, demandent au tribunal un sursis à statuer. S’ensuit un débat houleux entre eux et les avocats de la partie civile.
L’article mis en cause dans cette affaire est contenu dans la parution n°360 du 15 au 30 juin 2023, intitulé « Le ministre des Finances, les DG et les milliards FCFA d’Essakane ». A l’audience passée, le 14 septembre, les avocats de la défense ont demandé un renvoi afin de produire un rapport de L’ASCE-LC. En effet, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption a ouvert une enquête sur la base de l’écrit du journal.
Mais malgré les diligences effectuées par les avocats de la défense et le parquet du TGI Ouaga 2, aucune des parties n’a pu rentrer en possession du rapport. A l’audience de ce matin, les avocats de la défense ont donc demandé un sursis à statuer. « Nous demandons un sursis à statuer, monsieur le président. Nous le demandons parce que cela est très important », sollicite Me Dembélé.
« Nous avons les preuves de ce que nous avons dit dans le journal. Mais ce que nous demandons, c’est dans l’intérêt de la justice. Quand on parle de contrariété de décision, ce n’est pas dans l’intérêt des prévenus », continue-t-il.
Les avocats de la partie civile ne l’entendent pas de cette oreille.
« Nous sommes étonnés parce qu’à la dernière audience, ils ont affirmé qu’ils sont prêts. Pour nous, être prêt veut dire qu’on est en possession de tous les éléments pour affirmer ou infirmer ce pour quoi on est là », martèle Me Anna Sorry Ouattara.
« Le fait de saisir un parquet ne signifie pas que le tribunal va donner une suite à la procédure. Soyons responsables et sérieux. Vous êtes saisis de faits précis », continue-t-elle.
Le procureur abonde dans le même sens. « Est ce qu’on a besoin de ce rapport ? Quand on écrit, cela veut dire qu’on est en possession de tous les éléments pour prouver ce qu’on avance. Le ministère public pense que le dossier peut être retenu aujourd’hui », déclare-t-il.
Après une brève concertation, le tribunal décide de retenir le dossier. Procès à suivre sur 24heures.bf.