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Burkina Faso/Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « Dans ce dossier, il n’y a rien. Ou tout au moins, des choses contradictoires » (Me Christophe Birba)

Les avocats de la défense ont enfin livré leurs plaidoiries. Ils ont demandé l’indulgence du tribunal pour les prévenus. Ils estiment que les infractions ne sont pas constituées à l’encontre de Larissa Nikiema dite « Adja la guérisseuse ». Ils ont donc demandé qu’elle soit relaxée.

« Il y a quelque chose qui me dérange », affirme Me Mohamed Sita à l’entame de sa plaidoirie. « Vous entendez dans les médias, guérisseuse de Komsilga, la féticheuse… Il ne s’agit pas du procès d’une guérisseuse; il s’agit du procès de Larissa Nikiema, une citoyenne, crie-t-il. Ne donnez pas une décision qui se fonde sur les commentaires des réseaux sociaux. La Justice se trouve ici« . Pour lui, la présence de la victime à l’audience est un point satisfaisant. Il se réjouit du fait que les coups infligés à la victime ne lui ont pas causé de handicap. « Selon le certificat médical, ce sont des blessures qui sont en voie de cicatrisation et qui ont causé une incapacité de travail de deux jours. Je suis content parce que ça pouvait être un drame », insiste-t-il. 

Pour Me Idrissa Ouangré, aucune infraction n’est constituée à l’égard de Larissa Nikiema.  « Vous devez vous poser des questions. Est-ce qu’il y a infraction de coups et blessures volontaires; est ce qu’il y a eu séquestration« , lance-t-il au tribunal. 

Me Christophe Birba, lui, estime que les réquisitions du procureur sont lourdes.  « Je vous demande de ne pas le suivre, dit-il aux juges. Dans ce dossier, il n’y a rien. Ou, tout au moins, des choses contradictoires », a-t-il déclaré. Pour lui, les débats n’ont pas réussi à prouver la culpabilité de Larissa Nikiema. Il estime qu’on ne saurait parler d’incitation » car, en aucun moment, « Larissa Nikiema n’a donné d’ordre de frapper la victime ». Il estime également qu’on ne peut pas parler de « complicité » car les débats ont révélé que « dame Larissa Nikiema se rendait à la gendarmerie avec ses employés dans le but de les dénoncer quand ils ont croisé,  en cours de route, les agents du commissariat ».

Après leurs avocats, les prévenus ont demandé pardon en guise de dernier mot. « Je demande à tout le monde de s’associer à moi pour demander pardon à la victime. Je demande pardon pour l’acte posé par mes employés », déclare Larissa Nikiema.

Le tribunal s’est retiré pour la délibération. Le verdict est donc attendu.

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