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Burkina Faso : à la barre, Marcel Tankoano crie au complot

Les interrogatoires débutent avec Marcel Tankoano du Front uni pour le Faso (FUF). A la barre, il avance une théorie de complot organisée par ses éléments  Mamadou Zigui et  Zakaria Tagnan. 

Selon le tribunal, pendant les auditions de  Mamadou Zigui et  Zakaria Tagnan, également membres du FUF, les deux ont affirmé que les audios d’appel « à incendier » et « à protéger » le palais du Mogho Naaba ont été initiés par Marcel Tankoano . Une théorie réfutée par ce dernier qui crie au complot. « C’est faux, c’est un complot organisé par mes éléments », s’exclame-t-il après la lecture des déclarations de  Mamadou Zigui  et Zakaria Tagnan. Tentant de détailler les faits, il est interpellé par le juge. « Allez à l’essentiel », lance le président du tribunal. « Les faits sont graves. Nous avons nos femmes et nos enfants dans la salle. Il faut que je m’explique », rétorque Marcel Tankoano. Le juge cède : « continuez ! ».

« Mamadou Zigui et Tagnan Zakaria sont des Judas », indique Marcel Tankoano. Il souligne des mésententes entre lui et Tagnan suite à une tâche mal accomplie par ce dernier. Selon lui, ses éléments l’ont trahi. Il cite un passage de la Bible qui parle de la trahison de Judas. Il est ramené à l’ordre par le président du tribunal qui lit de nouveau des parties de l’ordonnance.

Les déclarations de Mamadou Zigui et Zakaria Tagnan viennent semer le doute dans l’assistance. A en croire ces déclarations, Marcel Tankoano est l’auteur du projet d’appel à incendier le palais du Mogho Naaba.  Il est question, selon eux, de deux audios. Le premier est un appel à incendier le palais du Mogho Naaba et le deuxième un appel à protéger le palais contre ceux qui veulent l’incendier. Son objectif était, disent-ils, de déloger les jeunes qui dorment près du rond-point  des Nations unies.

Une partie de ces informations a été corroborée par le prévenu lors de sa première audition le 25 mai 2023. Le procès verbal signé par Marcel Tankoano confirme la mobilisation des jeunes pour protéger le palais et faire croire que l’initiative vient du FUF. Le document dévoile qu’il a affirmé que tous les membres de son organisation  étaient au courant du projet.

« Je ne reconnais pas ces parties », s’insurge-t-il. « Il y a votre signature sur le papier », déclare le juge. « Oui, mais j’étais sous pression.  J’étais dans la panique. On m’a enlevé avec des kalash; on m’a conduit ailleurs, je ne me retrouvais plus. J’étais perdu », répond-il en tentant désespérément de se défendre. « Est ce que ça vous étonne de voir un policier avec une Kalash. C’est quand même étonnant pour quelqu’un de votre âge », souligne le juge.

Au cours de son interrogatoire, le prévenu  confie avoir des problèmes de santé ; ce qui explique les incohérences dans ses déclarations. Pourquoi avez-vous fait ces déclarations sans demander l’assistance d’un médecin ? Mon avocat est revenu sur ça pendant les auditions, dit-il.

L’audience se poursuit au TGI Ouaga 1.

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