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Burkina Faso/3-Mai : « les ennemis du Burkina sont bien les terroristes, pas les journalistes », Inoussa Ouédraogo (CNP/NZ)

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ) a animé un point de presse ce 3 mai 2023. Inoussa Ouédraogo, le président du Centre de presse Norbert Zongo, a dépeint les contraintes auxquelles les journalistes sont confrontés en ces temps de crise sécuritaire. Ces derniers sont vus comme des « ennemis » du pouvoir en place et du pays.  » Les ennemis du Burkina Faso et de tous les Burkinabè, ce sont bien les terroristes et le terrorisme, pas les journalistes », rappelle Inoussa Ouédraogo.

Avec la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso, les journalistes ont vu leur liberté d’informer régresser. Pour avoir joué son rôle d’information du citoyen, certains journalistes sont considérés comme des ennemis de la nation et souvent même accusés d’être des terroristes. « Aujourd’hui, certains de nos concitoyens, y compris des autorités, pour des desseins que nous ignorons pour l’instant, accusent les médias de mettre leurs plumes, leurs caméras et leurs micros au service des terroristes », déplore Inoussa Ouédraogo.

A cette situation, s’ajoutent les multiples menaces et appels au meutre dont certains journalistes, médias, leaders d’opinion ont été victimes, et des cabales montées de toutes pièces pour salir la réputation de ces derniers. La suspension des médias français France 24 et RFI et l’expulsion des correspondants de Libération et Le Monde sont des « actes d’intimidation et de contrôle de la presse nationale publique etprivée ».

« Ces fatwas sur la presse burkinabè s’inscrivent dans un plan machiavélique de diabolisation du travail des journalistes, dont le seul malheur est de refuser le bâillonnement, l’instrumentalisation, la dictée de la pensée unique et la déification de l’autorité », indique le président du mois du CNP-NZ. Pour lui, les autorités gagneraient à recentrer tous les efforts sur cet objectif qui a été l’argument principal pour justifier la survenue des coups d’Etat du 24 janvier et du 30 septembre 2022. A l’en croire, s’en prendre aux hommes de médias pour espérer gagner la guerre contre le terrorisme, c’est se bercer d’illusion.

La liberté de la presse au Burkina Faso évaluée à 2,21/4 en 2023

Selon Dr Lassané Yaméogo, chercheur et enseignant des universités, l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso est évalué à 2,21/4 en 2023, contre 2,25 en 2022. Bien qu’en baisse, la situation est bonne, selon Dr Lassané Yaméogo. « Même si la note a régressé, la situation est plutôt bonne. Cela signifie que la situation de la liberté de presse n’est pas critique au Burkina », a-t-il déclaré.

Pour Dr Lassané Yaméogo, cette note s’explique entre autres par l’instabilité politique marquée par les coups d’État militaires, la crise sécuritaire et la menace des groupes armés terroristes, la cyber violence et le phénomène économique auxquels certains média sont confrontés.

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