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Burkina/Affaire LONAB : Emmanuel Désiré Thiamobiga condamné à 6 ans de prison dont 4 ferme

Le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 a condamné ce 02 mars 2023, l’ancien Directeur général de la Loterie nationale burkinabè (LONAB), Emmanuel Désiré Thiamobiga, à 6 ans de prison dont 4 ferme, à une amende de 450 millions FCFA, au paiement de 50 millions à la LONAB au titre de montants détournés et au paiement de 250 millions FCFA à la LONAB, avec d’autres co-accusés, toujours au titre de montants détournés. Emmanuel Désiré Thiamobiga est reconnu coupable des faits de détournement de deniers publics et abus de fonction.

L’ex-DG de la LONAB a comparu le 25 janvier 2023 devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1. Il était accusé des faits de détournement de deniers publics, d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux. Ce 02 mars, le Tribunal, statuant publiquement et contradictoirement en première instance, le reconnaît coupable des faits de détournement de deniers publics et d’abus de fonction. Pour les faits de blanchiment de capitaux, le Tribunal rejette les accusations pour infraction non constituée.

En octobre 2022, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE/LC) avait effectué un audit dans cette structure. Selon les poursuites énumérées au parquet, l’ex-DG serait poursuivi pour avoir détourné la somme de 250 millions de francs CFA des caisses de la LONAB et aurait signé une convention illégale à hauteur de 50 millions de Francs CFA au profit de Hamidou Ouédraogo.

 Damiba, un nom qui revient tout au long du procès

A la barre, l’ex-DG de la LONAB informe que ces sommes d’argent ont été décaissées sur ordre de l’ancien chef de l’Etat, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. L’ordre de décaisser 50 millions de Francs CFA au profit de Hamidou Ouédraogo émane, dit-il, d’un message WhatsApp de l’ancien président Damiba. Vu que les ordres venaient du chef de l’Etat et convaincu qu’il serait un homme mort s’il refusait, l’ex-DG n’a pas eu le courage de refuser, explique-t-il devant les juges.

Les 50 millions devaient servir à acheter du maïs à transformer en farine afin de le vendre à prix social. L’ex-DG affirme avoir accepté de décaisser ces millions de francs parce qu’il espérait que cela contribuerait à faire face à la crise humanitaire que traverse le Burkina Faso.

Où sont passés les 250 millions destinés aux dozos ?

Le décaissement des 50 millions de FCFA n’est pas la seule affaire qui accable Bambaodo Emmanuel Désiré Thiamobiga. Il est également impliqué dans une affaire de décaissement de 250 millions de FCFA sous de faux prétextes. A première vue, le décaissement des fonds est normal. Sauf que ces fonds décaissés pour « soutenir les efforts de sécurisation et de lutte contre le terrorisme » et des « comités d’autodéfense, de la confrérie Dozo et des comités villageois de veille de la région de l’Ouest » ne sont jamais arrivés aux mains desdits « bénéficiaires ».

Quand l’affaire s’est ébruitée dans la presse, l’Union nationale des Dozos (UND) a formellement démenti être impliquée de quelque manière que ce soit dans le décaissement desdits fonds. En effet, l’UND n’a pas formulé de demande d’aide dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et n’a reçu aucun centime de la Loterie nationale burkinabè. Selon le journal d’investigation « Courrier confidentiel », l’argent a été retiré en espèces et remis à la présidence du Faso.

Damiba réagit

Exilé à Lomé, au Togo, depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022 portant à la tête du pays le capitaine Ibrahim Traoré, l’ancien président est sûrement au parfum de ce qui se passe au TGI Ouaga 1. Ce qui justifierait sa lettre qui semble être une perche tendue à Emmanuel Thiamobiga.

Il affirme, entre autres, avoir donné instruction à l’ex-DG de la LONAB pour le « financement de monsieur Ouédraogo à hauteur de 50 millions pour la relance d’une usine de production de farine dans la perspective d’accroître la disponibilité en vivres pour soutenir les populations vulnérables » et la « mise à disposition de la présidence du Faso d’une enveloppe de 250 millions pour la prise en charge de certaines opérations d’influences entrant dans le cadre des initiatives particulières pour affaiblir les réseaux extrémistes ».

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