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Brouille politique : Le Bénin interdit tout embarquement de pétrole en provenance du Niger 

Dans une déclaration faite ce 8 mai, le Chef de l’État béninois, Patrice Talon, est revenu sur l’interdiction de chargement du pétrole brut nigérien. Il n’est pas question, dit-il, d’accueillir des bâteaux nigériens chargés de pétrole au Bénin sans une collaboration formelle.

Selon Patrice Talon, “si demain, les autorités nigériennes décident de collaborer avec le Bénin de manière formelle, les bâteaux viendront charger [le pétrole], mais pas dans un environnement informel et dans une adversité qui ne se justifie point”.

Les autorités nigériennes ont signé, dans le cadre de la coopération bilatérale, un accord avec la Chine pour la vente du pétrole brut nigérien. Le Niger a ainsi perçu, comme avance, un montant de 400 millions de dollars (environ 245 849 440 000 FCFA).

L’accord implique également un contrat de commercialisation conjointe du pétrole brut.

Selon la convention, le remboursement de cette avance de 400 millions de dollars par le Niger se fera sur la base des premières exportations de pétrole brut du champ d’Agaden, sur 12 mois, avec un taux d’intérêt de 7%.

Mais ce “jackpot”, qui aurait pu donner au Niger une nouvelle santé financière, est visiblement plombé. “Nous avons dit aux Chinois qu’il ne peut pas y avoir de bâteaux dans nos eaux pour charger des produits nigériens alors que le Niger a interdit tout échange avec le Bénin en fermant ses frontières”, indique le Président Talon dans un entretien à la télévision publique béninoise.

Tout le dispositif était pourtant prêt pour livrer le pétrole à la Chine. A travers un pipeline d’envergure, le Niger avait commencé à envoyer son pétrole brut au Bénin afin qu’il soit vendu sur le marché international par la société chinoise CNPC.

Ph.d’illustration

Et voilà que la brouille s’est accentuée entre les deux voisins. Depuis le coup d’État du 26 juillet dernier au Niger, qui a destitué le Président Mohamed Bazoum, les relations sont tendues entre le Niger et le Bénin.

A la suite de la déclaration du président Talon, la réaction du gouvernement nigérien ne s’est pas faite attendre. Le Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, estime que le Bénin, dans la rédaction des différents accords avec son pays, n’a pris aucune disposition qui lui permette d’interdire le transport du pétrole brut nigerien sur son territoire. Le Niger s’en tiendra, dit-il, à ces dispositions parce qu’il a “toujours respecté ses engagements”, a-t-il affirmé. Il a annoncé que son pays a décidé de “garder fermées ses frontières” avec le Bénin. Accusant ce dernier d’abriter une “base de déstabilisation”. Ces frontières seront rouvertes « lorsque nous aurons la certitude que notre pays est sécurisé », a-t-il insisté.

Lire aussi | Vente de pétrole brut par le Niger : La Chine débloque une avance de près de 246 milliards FCFA

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