Les récentes attaques terroristes menées contre les Forces armées maliennes à Tinzaouatène, dans le nord du Mali, continuent de susciter de vives réactions. Dans un communiqué daté de ce 5 août, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) “condamne fermement” ces attaques. Elles “ont fait de nombreuses victimes parmi les forces maliennes”, souligne-t-elle. Affirmant être contre “toute ingérence étrangère dans la région”.
La Cédéao affirme “suivre avec préoccupation l’évolution de la situation sécuritaire au Mali”. Cette ingérence peut constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest, avertit-elle.
Elle exprime ainsi sa désapprobation contre “toute tentative visant à entraîner la région dans les affrontements géopolitiques actuelles”. Elle fait notamment référence au conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine depuis février 2022. Les autorités militaires ukrainiennes affirment en effet avoir fourni aux rebelles du Nord-Mali, du renseignement afin d’attaquer les soldats de l’ex-Wagner, présents aux côtés des Forces maliennes.
“Les rebelles ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes [les soldats de l’ex-Wagner]”, a indiqué Andrii Yusov, le porte-parole du GUR, service de renseignement militaire de l’Ukraine. Affichant ainsi sa position concernant cette attaque. La vidéo de son intervention est relayée par l’ambassade de l’Ukraine au Sénégal. Dans la foulée, les autorités sénégalaises ont convoqué l’ambassadeur ukrainien à Dakar. Elles ont élevé de vives protestations contre cette publication.
En clair, le conflit opposant la Russie et l’Ukraine s’est déporté au Mali durant cette attaque.
Hier, les autorités de la transition malienne ont annoncé la rupture des relations diplomatiques entre le Mali et l’Ukraine. Elles entendent également “saisir les autorités judiciaires compétentes” concernant ce soutien affiché par Kiev aux groupes armés du Nord-Mali.
La Cédéao dit “réitérer son ferme engagement et sa constante disponibilité en faveur de toute initiative visant à œuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région”. Le Mali, le Burkina et le Niger ont créé, le 6 juillet dernier, la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils avaient claqué la porte de la CEDEAO en janvier dernier.
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