L’interpellation de l’avocat Guy Hervé Kam le 25 janvier dernier continue de susciter des vagues tant au plan national qu’international. Ce 1er février, l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, derrière les barreaux, s’est exprimé à ce sujet. Il s’adresse au Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré. Il lui demande de “déployer tous les moyens à sa disposition pour retrouver et faire libérer notre ami Guy Hervé Kam et tous ceux qui, comme lui, ont été enlevés dans leur maison ou dans les rues de Ouagadougou”.
“La nouvelle de l’enlèvement, à Ouagadougou, de mon frère, ami et avocat, Guy Hervé Kam, m’a plongé dans une profonde stupeur”, a déclaré Ousmane Sonko ce jeudi.
Il dit saluer “le courage et la détermination de l’avocat dans son combat pour son pays, le Burkina Faso, mais aussi pour toutes les causes justes africaines”.
L’avocat burkinabè lui avait, dit-il, fait part de “ses craintes d’être enlevé, ou même pire, dès son retour au Burkina”, lorsqu’il était au Sénégal deux mois plus tôt.
L’homme politique, écarté de la présidentielle du 25 février 2024, affirme s’adresser “singulièrement” au Président de la Transition qu’il appelle affectueusement “mon frère Ibrahima Traoré, Président de la Transition du Burkina”.
“Lors de notre dernier entretien téléphonique datant du mois de juin, j’attirais votre attention sur les cas, de plus en plus fréquents, d’atteinte aux libertés, de menaces et d’exactions contre toute voix discordante au Burkina. J’attirais votre attention sur des groupuscules radicaux, supposés affiliés au régime, qui s’attaquaient aux leaders politiques, syndicaux ou de la société civile qu’ils jugeaient critiques à l’endroit de votre action”, a-t-il rappelé.
Il réitère ainsi au Président de la Transition, ses “modestes et amicales suggestions de l’époque”.
Ousmane Sonko estime que le combat contre l’agression terroriste que subit le Burkina “ne s’accommode pas d’un climat de tension intérieure”.
Ce combat ne se gagnera pas, dit-il, dans un climat de division et de suspicion entre Burkinabè.
Il invite ainsi l’État burkinabè à remplir ses fonctions régaliennes de sécurisation de tous les citoyens sans distinction aucune.
Doléances
Le maire de Ziguinchor (sud du Sénégal), Ousmane Sonko, invite le Capitaine Ibrahim Traoré à “déployer tous les moyens à (sa) disposition pour retrouver et faire libérer notre ami Guy Hervé Kam”.
Il invite également le Président de la Transition à la libération de “tous ceux qui, comme Me Guy Hervé Kam, ont été enlevés dans leur maison ou dans les rues de Ouagadougou”.
“Je vous invite à identifier, cher frère, et à sanctionner les auteurs de ces pratiques indignes du Burkina, quel que soit leur statut”, a-t-il ajouté.
Et ce n’est pas tout. Sonko invite le Capitaine Traoré à “mettre définitivement un terme à ces pratiques”. Il estime que cela y va de “l’image et de l’honneur de cette Transition”.
Guy Hervé Kam a été interpellé le 25 janvier 2024. Son organisation politique, le Mouvement “Servir et non se servir” (SENS), avait alors annoncé qu’il a été “enlevé” par des hommes en tenue civile et embarqué dans un véhicule banalisé vers une destination inconnue.
L’Ordre des avocats du Burkina, lui, affirme n’avoir pas été consulté au préalable, comme le veut la loi. Pour l’instant, aucune source officielle n’a évoqué les raisons de cette interpellation
Dans son communiqué, le Bâtonnier burkinabè dit avoir appris que Me Guy Hervé Kam est dans les locaux de la Direction de la Sûreté d’État.
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