
Ces dernières années ont été très tourmentées pour la France dans ses rapports avec plusieurs pays africains. Elle a été pratiquement contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Et voilà que le Tchad et le Sénégal enfoncent le clou. Demandant également aux troupes françaises de plier bagages. Mais Paris joue en quelque sorte à la stratégie du caméléon. Elle entend revenir sous une autre forme : « Moins de bases militaires, plus d’écoles ». Ce nouveau visage lui permettra-t-il de se faire une nouvelle santé politique ?
La France veut engager une nouvelle approche de coopération. Elle entend se montrer plus proche des aspirations de la jeunesse africaine. Selon le ministère français des Affaires étrangères, cette nouvelle approche vise à construire plus d’écoles en Afrique et n’installer des bases militaires qu’en cas d’absolue nécessité. Et en parfait accord avec les pays qui le souhaitent. L’annonce a été faite le 23 janvier lors d’un point de presse.
« Ce que nous proposons aujourd’hui à nos partenaires africains, c’est de nous tourner résolument vers l’avenir. Moins de bases, plus d’écoles », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine. Il s’agit, selon lui, d’engager « plus d’initiatives visant à répondre aux aspirations de la jeunesse et plus de réponses à nos priorités communes et aux défis d’avenir les plus urgents. Le climat, l’éducation, la santé, la technologie, pour ne citer que cela ».
« Ce qui est en cours aujourd’hui, c’est une restructuration des partenariats de défense dont la réflexion dure depuis deux ans », a-t-il affirmé.
La « bagarre » sera cependant rude, surtout avec une montée en puissance de la Russie ces dernières années dans la sphère africaine. D’autres nations occidentales entendent également se faire une place sur le continent africain afin de mieux exercer leur influence sur le plan international. Mais la France ne désespère pas. Elle entend revenir, cette fois avec « plus d’écoles ». Cela va-t-il emballer les Etats africains qui l’avaient déclarée « indésirable » ? Affaire à suivre.