A la UnePalais de Justice

Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : le CSM s’interroge sur la légalité de la détention de Larissa Nikiema à la MACA

Le Conseil supérieur de la magistrature s’interroge, ce 9 juillet, sur le « fondement juridique » de la détention de Larissa Nikiema à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Il invite également à dénoncer les magistrats « pourris et vendus dont il a été affirmé l’existence d’une liste ».

Une rencontre entre les acteurs de la justice et des membres du gouvernement a eu lieu, selon le CSM, à propos de l’affaire dite « guérisseuse de Komsilga ». Cette rencontre, « initiée par le président de la transition, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, a réuni le président du CSM, les procureurs du Faso près les TGI Ouaga I et II ainsi que quatre membres du gouvernement composés des ministres de la Justice, de l’Administration territoriale, de l’Action humanitaire et du ministre délégué à la Sécurité ». Même si aucun communiqué résumant cette rencontre n’a été publié, le CSM affirme que « le contenu des échanges lors de cette rencontre a laissé espérer un traitement de l’affaire dans le strict respect de la légalité républicaine »

Le Conseil dit prendre acte de la détention de Larissa Nikiema à la MACA mais s’interroge néanmoins sur « le fondement juridique et l’opérationnalisation de ladite décision ». « Comment en effet le directeur de la MACO peut-il transférer une prévenue qui n’a pas été écrouée dans son établissement ? La même interrogation se pose au CSM quant à l’intervention du Médiateur du Faso dans une procédure en cours devant une juridiction ».

Le Capitaine Ibrahim Traoré avait évoqué, lors de son récent séjour dans la ville de Pô, « une grosse conspiration contre son pouvoir, tout en menaçant de sévir contre la justice dans les heures à venir. Il a affirmé également avoir repéré un certain nombre de magistrats « pourris et vendus » qui salissent l’image de la justice », rappelle le CSM. Cette « prise de position publique du Garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire en faveur d’une partie dans un dossier judiciaire viole, dit-il, le principe constitutionnel d’égalité des citoyens burkinabè devant la loi »

Le Conseil souhaite qu’une plainte soit déposée contre « les magistrats pourris et vendus  et les magistrats manipulés dont il a été affirmé l’existence d’une liste ».

Le CSM invite, par ailleurs, les acteurs judiciaires à se conformer, en toutes circonstances, à la légalité et à la dignité dans leurs fonctions.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page