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8 mars 2023 : le seul rêve d’Adjaratou Drabo, c’est de retourner dans sa localité d’origine

A l’instar de plusieurs pays du monde, le Burkina Faso célèbre ce 8 mars 2023, la journée internationale des droits de la femme. Cette célébration intervient dans un contexte où le pays fait face à un défi sécuritaire majeur marqué par des milliers de personnes déplacées internes. Adjaratou Drabo en fait partie.  Elle n’a qu’un seul rêve : retourner dans sa localité d’origine. Au micro de 24heures.bf, elle raconte son périple.

 Pour sa survie et celle de ses enfants, Adjaratou Drabo  a quitté le département de Toéni pour se réfugier chez l’un de ses parents dans la ville de Tougan, située à environ 45 km. Un déplacement forcé suite à l’ultimatum des hommes armés non identifiés. Pour  se rendre à Tougan, chef-lieu de la province du Sourou, elle a transporté dix enfants dans une charrette. Son rêve ce 8 mars, c’est de voir la situation sécuritaire s’améliorer dans sa région afin qu’elle puisse repartir chez elle et vivre dans la dignité.

« Quand les terroristes nous ont donné l’ordre de partir, au petit matin, tous les habitants de Toéni ont pris la fuite. Certains étaient sur des vélos, les vieilles personnes à pied. Moi, j’ai pris des enfants que j’ai transportés à pied jusqu’à Tougan dans une charrette », raconte-t-elle. Selon elle, ce jour, chaque habitant de Toéni devait faire le choix entre rester et périr ou souffrir pour survivre. 

Une fois à Tougan, elle est hébergée par l’un de ses parents, qui met à sa disposition une chambre. « Nous avons fui laisser toutes nos affaires. C’est notre tuteur qui fait de son mieux pour nous nourrir, nous soigner et veiller à l’éducation de mes enfants. Présentement, nous habitons au nombre de cinq dans une petite chambre », affirme-t-elle.

Adjaratou Drabo et ses enfants sont confrontés à de nombreuses difficultés. « La difficulté majeure que nous vivons présentement est le manque de nourriture. Nous sommes nombreux et notre parent à lui seul peine à nous prendre en charge. En plus de cela, la prise en charge en cas de maladie est un grand problème », avance-t-elle. L’aide alimentaire apportée par le gouvernement « nous est parvenue qu’une fois depuis notre arrivée à Tougan début 2022« , confie-t-elle. 

Dans sa localité d’origine, Adjaratou Drabo vivait exclusivement d’agriculture. Mais à Tougan, elle n’a pas trouvé de terre disponible pour cela . « Souvent, on est obligé de tendre la main aux gens. Cela ne fait pas partie de nos valeurs, mais nous n’avions pas le choix », affirme-t-elle. 

Pendant la saison pluvieuse, les femmes déplacées internes de Tougan travaillent comme main-d’œuvre occasionnelle dans des champs pour subvenir à leurs besoins, mais en saison sèche, les opportunités d’emplois sont quasi inexistantes. 

Adjaratou Drabo croit fermement que le Burkina Faso retrouvera un jour sa quiétude d’antan. Son rêve, c’est de repartir à Toéni, la ville qui l’a vue naître, et vivre paisiblement sa vie comme auparavant.

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