C’est une première en France depuis 1962. Une motion de censure, votée à l’Assemblée nationale, a fait tomber le gouvernement ce 4 décembre 2024. Mais c’était prévisible : le gouvernement de Michel Barnier, nommé début septembre par Emmanuel Macron, l’avait été « sans majorité claire » à l’Assemblée nationale. La démission du Premier ministre est automatique après le vote de la censure, selon l’article 50 de la Constitution.
Le gouvernement a été censuré par les oppositions de gauche et d’extrême droite réunis au sein du Nouveau Front populaire (NFP). Le Premier ministre, Michel Barnier, avait espéré, jusqu’à la dernière minute, que Marine Lepen de l’extrême droite, qui avait fait des promesses, ne changerait pas d’avis et permettrait ainsi d’éviter la censure. Mais grande surprise : elle a basculé de l’autre côté. Laissant le Premier ministre seul, comme un roi nu.
Le gouvernement est ainsi tombé comme un fruit sous la pression des intempéries. Lundi, des représentants de l’opposition avaient déposé une motion de censure contre le Premier ministre. Au moment où ce dernier envisageait de « déclencher » l’article 49.3 de la Constitution afin de faire « adopter, sans vote, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ».
Dans ce cadre, il a appelé, hier, les députés à un « réflexe de responsabilité » pour éviter la censure de l’Exécutif. Mais il a visiblement prêché dans le désert. Les voix jointes de la gauche et de l’extrême droite l’ont fait tomber ce 4 novembre.
331 députés sur 577 ont voté en faveur de la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire. Le gouvernement Barnier devient ainsi le deuxième de la Vᵉ République à chuter, après celui de Georges Pompidou en 1962.