Il n’existe plus de charte de partis politiques au Mali. Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office de parlement, a procédé, le 12 mai, à une sorte d’enterrement de première classe. En adoptant le projet de loi portant abrogation de la loi n° 05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques et de la loi n°2015-007 du 04 mars 2015 portant Statut de l’Opposition politique au Mali, il met en pointillés la vie des partis politiques. Laissant libre cours à toutes sortes d’interrogations. Le Mali s’achemine-t-il ainsi vers une dissolution complète de ses partis politiques ?
Le projet de loi a été adopté, en séance plénière, le 12 mai par le Conseil National de Transition (CNT). 130 voix pour, 2 contre et 0 abstention. Le Mali ne dispose donc plus de loi qui régit ses partis politiques, faisant craindre à ces derniers, leur dissolution.
Ce vote intervient dans un contexte tendu, marqué par la suspension des activités politiques par le gouvernement malien. Raisons avancées : nécessité de maintenir l’ordre public. Cette décision avait été dénoncée par de nombreux partis politiques qui y voient une dérive autoritaire. Ils avaient ainsi saisi la justice pour en contester la légalité.
Des leaders de partis politiques avaient tenu, à ce sujet, une conférence de presse, le 26 avril à Bamako, sous surveillance policière. Conférence animée par l’Initiative des partis politiques pour la Charte (IPAC) et le Forum des partis et mouvements politiques(FPMP).
Bien avant cette date, les partis et associations à caractère politique avaient été suspendus. Précisément en avril 2024. Pour Bamako, il s’agissait, là aussi, d’une “mesure visant à sauvegarder l’ordre public”. La suspension avait cependant été levée trois mois plus tard. Cela, dans le cadre des recommandations du dialogue inter-Maliens tenu du 13 avril au 10 mai 2024.
